La femme de nos vies, c’est l’histoire improbable d’un échange improbable (celui de deux jeunes adolescents qui en sauve un et condamne l’autre), au sein d’une situation géopolitique improbable, cette dernière ayant pourtant existé. Voir la guerre et sa suite au travers des yeux innocents, presque naïfs, qui sont à ceux du monde ceux d’un surdoué, voilà ce que Van Cauwelaert nous propose dans cette histoire relativement courte qui nous déroute par le simple fait qu’elle se tient. De nombreux thèmes à portée universelle y sont abordés qui ne sont pas les plus faciles et qui pourtant nous laissent porte ouverte à la réflexion personnelle. L’idée même de la réunion de l’ancienne tortionnaire nazi et de son ancienne victime et toute l’ambiguité de leur relation nous fait nous interroger sur la place du monstre et du mentor en chacun de nous et de ce que l’Histoire en retient. On se projette dans le récit comme dans un roman historique, l’émotion en plus.

Déborah Monard

Lectures pour l'été 2016
Romans, nouvelles et récits fictifs
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