Publié une première fois en 1948, Le Tunnel d’Ernesto Sábato est l’un des ouvrages majeurs de la littérature argentine. Ce bref roman, qui inspira Camus, offre un incipit marquant : « Il suffira de dire que je suis Juan Pablo Castel, le peintre qui a tué Maria Iribarne ; je suppose que le procès est resté dans toutes les mémoires et qu’il n’est pas nécessaire d’en dire plus sur ma personne. »
Se déploie alors le soliloque du narrateur, retraçant l’enchaînement d’événements qui l’ont conduit à tomber éperdument amoureux d’une de ses admiratrices, puis à l’assassiner. Désespéré, Castel cherche moins à se confesser qu’à justifier son acte, et le lecteur se trouve confronté à un univers logique déstabilisant, qui se révèle celui d’un paranoïaque. Roman de la folie, Le Tunnel est aussi un grand texte de la solitude.
Denis Saint-Amand
Ernesto Sábato, Le Tunnel, Points Seuil, 1995. 139 p.
Lectures pour l'été 2016
Romans, nouvelles et récits fictifs
<<< Précédent • Suivant >>>