Ian Manook, Yeruldegger

ManookLes steppes de Mongolie, les paysages sauvages, les peuples nomades, les yourtes, les traditions ancestrales très présentes dans les gestes du quotidien… tout ce décor contribue à un merveilleux dépaysement dans ce roman de Ian Manook. On ne sera pas non plus déçu par l’intrigue de ce polar. Pour un premier roman, c’est une belle réussite.

Le roman s'ouvre sur deux découvertes macabres : le cadavre d'une petite fille enterrée dans la steppe, accrochée à son vélo, et ceux, à Oulan Bator, de trois Chinois terriblement mutilés.

Les deux enquêtes, qui finiront par se rejoindre, sont menées par un policier Mongol dépressif et désabusé, Yeruldegger. La figure de l’enquêteur anti-héros, aux méthodes hors normes, détesté par sa fille ado dont les fréquentations sont extrêmement destructrices, n’a plus rien de bien nouveau, c’est vrai. En même temps, ici, la personnalité de Yeruldegger, l’enquête qu’il mène, le cadre géographique et le mode de vie des Mongoliens apportent énormément d’originalité. Avec ses deux collègues féminines (dont une médecin-légiste qui vit dans une yourte en plein cœur de la capitale), Yeruldegger emmène le lecteur dans un univers impitoyable, dans une guerre d’argent et de pouvoir sur les terres rares. Malgré le danger et les intimidations de la pègre locale, Yerruldegger va s'acharner à mener les deux enquêtes jusqu'au bout, tout en tenant de se reconstruire lui-même.

 

Claudine Simart

Ian Manook, Yeruldegger, Le livre de poche, 2015, 648 p.
 

Lectures pour l'été 2016
Romans, nouvelles et récits fictifs

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