Si ses personnages ont réellement existé dans l'Égypte Ptolémaïque, il y a 23 siècles, si le contexte historique et politique est parfaitement respecté, Marie Celentin ne veut pas faire de son roman un «docu-fiction». Ce qu'elle nous livre dans cet ouvrage de près de 900 pages, c'est une œuvre d'écrivain, qui donne vie à des personnages dont ne nous sont parvenues que des traces fragmentaires, laissant toute la place à l'imagination de l'auteure.
Malgré le contexte de tensions ou de guerres entre les différentes puissances du bassin méditerranéen de l'époque, qui influencent forcément la vie de ses héros, les batailles ne sont jamais décrites. C'est plutôt dans l'intimité d'une série de personnages attachants – ou effrayants – qu'on plonge avec plaisir, découvrant leur vie quotidienne dans la capitale Alexandrie, sous le règne de Ptolémée II et de la reine Arsinoé, ou à Philadelphie, dans l'arrière-pays.
La passion de l'auteure pour la littérature antique transpire notamment dans la personnalité du roi Ptolémée, mais aussi dans la place qu'elle donne à la Bibliothèque d'Alexandrie, à ses dirigeants, aux poètes et philosophes. Un peu de poésie, un peu d'intrigues et de complots, un peu de mystère, un peu d'amour, un peu d'aventure, un peu de peur, un peu de quête d'identité, un peu de religion et de traditions, un peu de recherche de la Liberté, un peu de haine, beaucoup d'amitié et d'émotions multiples, le roman propose tout cela et plus encore.
Claudine Simart
Marie Celentin, Dans le bleu de ses silences, Éditions Luce Wilquin, 2015, 888 p. Voir aussi : Sorties de presse de nos anciens - Printemps 2015
Lectures pour l'été 2016
Romans, nouvelles et récits fictifs
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