Créée en 1994 par des étudiants, 48 FM a connu une histoire mouvementée. Entre rebondissements cocasses et évolutions notables, le media universitaire initialement en marge du système s'est imposé dans le paysage radiophonique, d'abord via le net puis grâce à l'exploitation d'une fréquence propre. Une fois l'indépendance acquise, ses fondateurs ont planché sur une programmation exigeante partagée entre chroniques, billets d'informations et musique alternative multiculturelle. Pourtant, aujourd'hui, le son ne représente que la partie cachée de l'iceberg...  Parallèlement à sa présence sur les ondes, 48 FM multiplie les événements culturels et les projets participatifs. En s'ouvrant à de nouvelles collaborations, le média a su se réinventer pour assurer sa pérennité et surmonter les difficultés. Lever de rideau sur le champ d'action de cette radio aux multiples facettes.  

Perchés au dernier étage du bâtiment qui accueille la fédération des étudiants, les studios de 48FM voient passer du beau monde. Étudiants, professeurs, acteurs culturels, humoristes, philosophes, dj's.... Une centaine de bénévoles issus de divers horizons viennent fréquemment animer des émissions et proposer un regard nouveau sur l'actualité. Un véritable magma d'idées en fusion !

 Quanah Zimmerman, un ancien étudiant de l'ULg qui est passé par la case 48 FM se souvient: «Certains animateurs travaillaient déjà à la radio il y a quinze ans, lorsqu'elle n'en était encore qu'à ses balbutiements. Et aujourd'hui, ils sont toujours là. D'autres ne sont quant à eux que de passage, pour faire leurs armes et ajouter une plus value à leur formation universitaire. Ce brassage d'anciens et de nouveaux membres permet d'apporter un brin de fraîcheur et de renouvellement. La génération qui était là avant nous – je pense notamment à Patrick Severin, François Colmant, Frédéric Moray, Olivier Beaujean ou encore Jean-Philippe Lejeune qui travaille désormais chez Classique 21 – a facilité la transition de la radio vers le net et a contribué à tendre vers sa professionnalisation notamment avec une grille de programmes plus ordonnée. »

Aujourd’hui avec une quarantaine de rendez-vous récurrents, la programmation est vaste. Parmi eux, des ateliers philosophiques animés par des doctorants, des émissions assurées par la Maison du Jazz ou la Médiathèque des Chiroux, des séances questions/réponses conduites par les avocats du Barreau de Liège pour les détenus de Lantin, ou encore des regards croisés de spécialistes...  Et c'est à Fréderic Cools et Martha Regueiro, employés de façon permanente, qu'il revient d'encadrer tout ce beaumonde et d'harmoniser les contenus. Outre les aspects purement techniques et administratifs, ces deux férus de musique veillent non seulement à coordonner l'afflux d'idées nouvelles mais aussi à nouer des contacts pour favoriser leur éclosion. Une tâche qui n'est pas de tout repos mais qui a permis au média universitaire de sortir du studio d'enregistrement pour s'ouvrir à d'autres horizons et créer des ponts.

«48FM propose une programmation qui se veut alternative dans le sens où elle privilégie des groupes musicaux de proximité ou qui ne bénéficient pas nécessairement d'une grande diffusion. Les artistes de la région nous envoient régulièrement leurs productions musicales. L'idée est aussi de valoriser les talents musicaux des personnes qui travaillent à la radio. C'est pourquoi, on a décidé d'organiser des concerts au rez-de-chaussée du bâtiment », explique Fred Cools, coordinateur de 48FM.Et Martha Regueiro de poursuivre, «La radio est bien évidemment directement liée à la vie universitaire notamment à travers la promotion de ses événements, la retransmission de  conférences et l'accueil de stagiaires en Information et communication mais nous avons aussi élargi son champ d'activités. En effet, 48FM soutient de nombreux projets impulsés par des étudiants ou des animateurs pour leur permettre de voir le jour ».

48FM, incubateur de projets

De l'organisation d'expositions et de concerts intra muros à la rédaction d'un magazine culturel Kult ou encore à l'encadrement d'un festival du rire, 48 FM est présente sur de nombreux fronts. Véritable plateforme d'aide à la réalisation de projets, l'asbl a notamment prêté main forte à l'un de ses animateurs pour installer une radio au Sénégal. La petite équipe constituée autour de l'initiative «Côte FM» est ainsi parvenue à récolter les fonds nécessaires à la réalisation du projet et décollera pour le continent africain en décembre prochain.

Outre son implication dans les initiatives amenées sur la table par ses membres bénévoles, 48 FM affiche aussi une réelle volonté de s'associer avec d'autres acteurs du monde culturel, associatif ou encore médiatique. «Nous avons tissé des partenariats en tous genres, notamment avec  le Festival Esperanzah, avec l'Auberge Simenon pour la fête du 15 Août, ou encore avec les Chiroux dans le cadre du Festival Tempo Color. Nous sommes également présents depuis trois ans à la fête de la musique où nous nous déplaçons pour mener des interviews et faire des mini-showcases.», explique Martha.

Un partenariat win-win avec l'ULg  

En parallèle de ces décentralisations, plusieurs événements organisés à destination des étudiants ont lieu au cœur même de l'Université. Le cycle de conférences « La radio se réinvente » co-organisé avec le Département d'Information et Communication en est un témoignage fort. Ces rendez-vous ciblés sur l'avenir du média radio ont lieu tout au long du second quadrimestre. Ils font appel à l'éclairage d'animateurs et de professionnels de renom afin de questionner les mutations médiatiques à l'œuvre. 

Autre projet prometteur, l'équipe de 48 FM a l'intention également d'installer un studio radio éphémère dans chacune des onze facultés universitaires. «Les étudiants, les doctorants et les professeurs pourront prendre place derrière le micro le temps d'une émission pour défendre leurs opinions, promouvoir la vie estudiantine de leur fac et y exposer leurs recherches », se réjouit Fred Cools.

Affronter les défis de demain  

Entre diffusion radio, présence sur le terrain et développement d'une culture des projets,  48 FM a su trouver son équilibre.  La radio universitaire qui émettait il y a vingt ans à raison de quelques heures par semaine en utilisant la fréquence d'Équinoxe FM est désormais une radio accomplie et bien plus... Ses coordinateurs se disent fiers de la dynamique insufflée. À l'avenir, ils espèrent néanmoins trouver de nouveaux subsides pour pouvoir hisser toujours plus haut des projets spécifiques mais aussi pour se renouveler et s'adapter aux nouveaux modes de consommation de la radio.  

Marjorie Ranieri
Février 2016

Marjorie Ranieri est journaliste indépendante

Actualités

Cycle de conférences La radio un média qui se réinvente (à la Maison de la Presse)
17 mars : Rencontre avec Éric Adelbrecht (Directeur des radios pour le groupe RTL) et Laurent Haulotte (Directeur de l'information et des sports pour le groupe RTL)
13 avril : Rencontre avec Francis Goffin (Directeur des radios de la RTBF)

Projet Côte FM
23 avril : Journée d'échanges culturels (reggae, hip-hop, world music, percussions et danses africaines, slam, breakdance) au CPCR. Avec repas sénégalais...   48fm.com/cote-fm/

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