La musique et l’astronomie partagent une longue histoire commune. Bien sûr, il y a ces savants férus de musique, et aussi ces musiciens appréciant l’astronomie (Massenet, St Saens,…). On connaît même un musicien devenu astronome, William Herschel (découvreur d’Uranus), et un astronome devenu musicien, Brian May (guitariste de Queen). Toutefois, les points communs dépassent les personnes, et les accords portent même sur la nature du cosmos. Il sera donc ici véritablement question de son. Avez-vous entendu bruisser la Lune ? Et sinon, pourquoi ne pas l’imaginer, et peupler le cosmos de notes astrales ? Dans ce domaine, il y eut de grands succès, tant musicaux que scientifiques, mais aussi des mélodies moins intéressantes. Petit tour d’horizon de ces rencontres (im)probables
L’harmonie des sphères
Faites glisser votre magazine jusqu'à vous, à travers la table ; touillez dans votre casserole qui frémit ; promenez-vous en botte dans la neige immaculée ; glissez doucement l’archet sur le violon… Entendez-vous ? Le frottement de deux corps l’un contre l’autre produit un son, plus ou moins mélodieux. Cela semble une loi universelle, connue depuis la nuit des temps.
Regardez maintenant vers le haut : là-bas, le ciel, avec ses étoiles et ses planètes, se dévoile. Est-ce différent là-haut ? Bien sûr, me direz-vous ! Il n’y a pas d’air dans l’espace, donc pas de son… Oui, mais cela, c’est la connaissance actuelle. Par le passé, les Grecs imaginaient que les planètes se trouvaient sur des sphères qui glissaient l’une sur l’autre. Forcément, un bruit devait être produit. Le vide étant peu en faveur chez ces philosophes, le son se propageait sans problème, jusqu'à nos oreilles. Pourtant, on n’entend rien… à tout problème, une solution, voire plusieurs : nos vénérables anciens très imaginatifs en avaient à proposer. Par exemple, ils considéraient que nous étions si habitués à ces sons célestes, depuis notre naissance, que nous ne les entendions plus ; seuls parfois les enfants ou les simples d’esprit se rendaient compte de cette musique…
Bien sûr, puisque le ciel était forcément parfait, ce bruit généré par les sphères devait être beau, harmonieux. C’est ainsi que naquit le concept d’harmonie des sphères. On ne se contenta pas alors de vagues idées : chaque objet céleste se vit attribuer une note parfaite. La musique terrestre, en utilisant ces notes, devait tendre vers l’idéale harmonie des cieux. Pour s’en rendre compte aujourd’hui, il ne reste hélas plus beaucoup d’exemples de musique antique. Parmi eux, l’Hymne au Soleil de Mésomède de Crète (2e siècle). Comme son titre l’indique, il se concentre sur l’astre du jour, mentionnant Lune, Terre, et étoiles en passant, mais pas les autres planètes. Cette tradition astromusicale survécut à l’Antiquité : ainsi, au Moyen-Âge, la base de l’enseignement, le quadrivium, rassemblait arithmétique, géométrie, astronomie et… musique !
Harmonie pythagoricienneToute note est caractérisée par quatre propriétés : la |