Après trois ans de fermeture pour travaux, le Préhistosite de Ramioul renaît sous le nom de « Préhistomuseum ». Changement de nom et d’infrastructures pour le musée de Préhistoire liégeois, acteur majeur de la culture et du tourisme wallon. Un projet de taille, qui se veut intégré au tissu écologique, économique et patrimonial de la région et où les visiteurs pourront partir à la découverte de leurs origines… et de leur avenir.
en octobre 2015
Trois semaines, trois jours, neuf heures, treize minutes et cinq secondes. À l’heure du bouclage de cet article, c’est le temps qu’il reste avant le 7 février, jour de l’ouverture du Préhistomuseum. Celui-ci succède au Préhistosite de Ramioul, institution bien connue du paysage muséal wallon, où l’on pouvait découvrir les gestes et les modes de vie préhistoriques au travers d’animations comme le tir au propulseur, la taille du silex ou l’allumage du feu.
Depuis sa création en 1987, le Préhistosite n’a cessé de se développer et d’accueillir un public de plus en plus nombreux. De 500 personnes par an en 1989, le musée a franchi la barre des 40 000 visiteurs annuels en 2007. Un beau succès qui a toutefois ses revers : les installations ont vieilli et sont devenues trop exiguës pour recevoir familles et groupes scolaires dans les meilleures conditions. Il était donc grand temps de revoir la configuration des lieux et de retravailler le projet muséal afin de le rendre plus en phase avec les problématiques citoyennes actuelles.
30 hectares de nouvelles aventures
Confié au bureau liégeois d’architecture AIUD, le projet du nouveau musée allie modernité et écologie : murs intérieurs en torchis, revêtement extérieur en acier Corten, chaudière au broyat de bois… Le tout au cœur de 30 hectares de forêt classée Natura 2000. Les visiteurs ne seront cependant pas totalement dépaysés : ils pourront toujours parcourir l’exposition permanente, explorer la grotte de Ramioul (mais à la seule lumière de leur lampe de poche !) et participer aux ateliers, encadrés par les archéologues-animateurs du musée. L’équipe compte actuellement une trentaine d’archéologues mais leur nombre devrait doubler d’ici 2020.
En plus des ingrédients qui ont fait la renommée du Préhistosite, le Préhistomuseum proposera deux expositions temporaires par an, un laboratoire d’archéologie expérimentale visitable, de nombreuses reconstitutions en plein air dont une ferme préhistorique ainsi que 8 km de balade nature. Les réserves du musée, conçues selon les normes les plus strictes et les plus modernes de la conservation, seront également partiellement ouvertes au public. Des tablettes intégrant une application de réalité augmentée lui révéleront les secrets des réserves et des métiers de l’archéologie, depuis le chantier de fouille jusqu’au laboratoire de datation au carbone 14.
Savourer le passé, avec des mets typiques de grandes périodes historiques
Et après toutes ces activités, les visiteurs pourront se rassasier à… l’Archéorestaurant. Le chef Pierre Leclercq, collaborateur scientifique à l'ULg, y concocte des plats de l’époque romaine, médiévale ou moderne élaborés à partir de recettes authentiques. Historien de formation, Pierre Leclercq s’est spécialisé dans l’histoire de la gastronomie avant de suivre une formation en cuisine. Pour le Préhistomuseum, il a prévu de faire découvrir au public des repas comme on pouvait en déguster à Rome, à Bagdad à l’époque des Mille et Une Nuits ou encore comme à la cour de Louis XIV. Côté boissons, des apéritifs préparés à l’ancienne (vin à la sauge et au miel par exemple), des bières artisanales et des jus de fruits agrémenteront les menus. Le tout avec des produits de nos régions et de saison car le Préhistomuseum se veut également défenseur de l’économie locale.
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Un musée de Préhistoire donc, mais pas seulement. Le Préhistomuseum c’est aussi un lieu de rencontre et d’échange autour du patrimoine, de l’homme et de la société. Comme l’explique son directeur Fernand Collin (voir son interview dans le 15e Jour), « l’un des principaux objectifs du musée, c’est de faire des visiteurs des citoyens responsables, ambassadeurs de leur culture et de leur patrimoine. Élaborer et voir se concrétiser l’idée du Préhistomuseum, c’est avant tout une très belle aventure intellectuelle et humaine ».
Élise Delaunois
Janvier 2016
Élise Delaunois est archéologue, spécialiste de la Préhistoire. Elle est aussi journaliste indépendante.
Voir aussi : Parcours d'un alumni : Fernand Colin. La success story d'un préhistorien paru dans Le 15e jour
Renseignements pratiques :
Préhistomuseum
Rue de la Grotte, 128
4400 Flémalle
Ouvert tous les jours de 10h à 18h à partir du 7 février 2016 - Entrée gratuite le dimanche 7 février
