Après un premier tome réunissant notamment Armel Job, Alain Bertrand, Omer Marchal, Franz Bartelt ou Jean Delahaut, les éditions Weyrich publient un deuxième recueil de textes inédits ou d’extraits d’ouvrages déjà parus consacrés à l’Ardenne d’hier. Ces textes, tout aussi magnifiquement illustrés, sont signés Georges Jacquemin (jours de moissons et savoureux goûters), Benoît Toussaint (portrait d’un vieux laboureur dans un village «transformé en cité dortoir»), Claude Raucy (un couple parti à vélo cueillir des framboises), Marcel Leroy (à l’école chez les «bonnes sœurs» puis à la «grande école» pendant la Première Guerre mondiale), Arsène Soreil (parties de billes dans la cour de l’école), Jean-Marie Adam (journée de pêche en rivière) ou Danièle Chanteux (l’élevage au temps de Verlaine).

Ainsi que René Hénoumont dont «Le Progrès» est extrait de l’un de ses plus beaux romans, Les épines noires (2003). À travers l’histoire d’une famille de sa région, l’écrivain liégeois (1922-2009) y évoque l’arrivée de la modernité dans les campagnes au cours du 20^e siècle. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le Progrès entre au village d’Andoumont avec l’arrivée conjointe de «la fée électricité» qui offre l’éclairage public, reléguant au grenier les antiques lampes à pétrole, et de l’eau potable qui permet à bien des fermes de s’équiper d’un évier en fonte. Aux Épines noires, de surcroît, un téléphone mural – le seul au village, grâce auquel le vétérinaire est plus souvent appelé que le médecin – vient symboliser ces temps nouveaux, tout comme la première batteuse-lieuse qui suscite une grande curiosité. Chaque automne, des journaliers flamands y sont engagés pour la récolte des pommes de terre et des betteraves. Tels cette femme, ses deux filles et ses deux fils qui reprendront la route de la Flandre une fois leur labeur accompli. (Weyrich)

Voir aussi : René Hénoumont

Sorties de presse des ULgistes - automne 2015
<< précédent – Romans, récits et nouvelles – suivant >>