Marie Celentin

MarieCelentinMarie Celentin est diplômée de Philologie classique de l'Université de Liège. Elle qui ne voulait pas enseigner est tombée amoureuse de ce métier lors de son premier intérim, alors qu'elle achevait ma licence complémentaire en langues et littératures orientales.Depuis lors, elle raconte avec beaucoup de joie sa passion des œuvres littéraires et artistiques du monde antique. «La langue et la littérature grecques, dit-elle, sont un voyage sans retour vers tout ce qu’il y a de plus grand et de plus beau en l’Homme, loin des compromissions et de la paresse intellectuelle et morale. C’est ce que je crois fermement, en tout cas.»

celentin«Mes lectures préférées ? Question difficile, parce que la réponse est très vaste… Dans mon enfance, j’ai un souvenir ému du Magicien d’Oz que me lisait mon papa. Je suis fan de Flaubert depuis l’été de mes 14 ans et de Proust depuis mes 20 ans. D’Homère et d’Euripide, aussi, depuis mes études : ils ont tout dit, ou presque… De Tacite, également, pour la causticité et l’intelligence de ses mises en scène. D’autres lectures marquantes : les romans de Paul Guimard, doux-amers et pourtant fondamentalement optimistes, qui m’ont fait entrer dans l’âge adulte ; Tempo di Roma, un éblouissement (je frémis chaque fois que je passe rue Sœurs-de-Hasque, où a vécu Alexis Curvers) ; Histoire d’un fleuve en Nouvelle-Zélande, de Jane Mander, une ode à la délicatesse des sentiments ; Les Raisins de la Colère ont été un choc (je suis très jalouse de l’audace stylistique et romanesque de Steinbeck)… Et ces dernières années : José-Carlos Somoza, Haruki Murakami, Laurent Gaudé et beaucoup d’autres… Mes derniers coups de cœur : les Carnets de Notes de Pierre Bergounioux et La lumière est plus ancienne que l’amour de Ricardo Menendez Salmon.»

En 2015, elle publie Dans le bleu de ses silences, son premier roman très réussi, une brique de 800 pages, dont l'histoire se déroule au 3e siècle avant Jésus-Christ dans la ville d'Alexandrie. C'est ce roman que les Éditions Luce Wilquin avaient choisi de publier pour fêter leur 500e livre édité ! « J’avais vingt ans quand, à la faveur d’un examen de papyrologie, ma route a croisé celle de Bérénice la Phernèphore, princesse lagide des commencements de la période hellénistique. Bérénice avait vécu à Alexandrie, à peine 50 ans après qu’Alexandre le Grand eut dessiné les limites de ce qui deviendrait la plus prestigieuse des capitales de son empire : elle avait dû connaître la Grande Bibliothèque et le Musée, le célèbre Phare, les fêtes somptueuses qui rythmèrent la vie de l’antique cité des Ptolémées, en même temps que l’exaltation de la curiosité sous toutes ses formes et pour tous les savoirs, promue par le Conquérant et ses successeurs. Pendant plusieurs années, j’ai marché dans les pas de Bérénice et parcouru en tous sens l’Alexandrie de mes rêves.  Bérénice m’a également introduite – c’était inévitable – dans les recoins les plus sombres du palais de son père, le roi Ptolémée Philadelphe : j’ai vu l’ambition, les complots, mais aussi les angoisses et les doutes de celles et ceux qui firent plier sous le joug de leur puissance la Méditerranée entière. Un peu étourdie par toutes ces rencontres, j’ai voulu reprendre le cours de ma vie, mais c’est alors que je me suis avisée que Bérénice s’était tue à jamais. C’était à mon tour, désormais, de faire revivre et rêver tous ces personnages, réels ou imaginaires, qui avaient fait la grandeur d’Alexandrie et qui, au gré d’évènements dont ils étaient destinés à être les jouets, avaient soudain décidé de devenir des héros.»

 

 

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