On avait besoin de ce livre. Il nous redonne de l'espoir, dans ce moment de difficulté particulière pour l'Italie et l'Europe, car il nous ramène au cœur des relations franco-italiennes, capitales pour saisir une partie importante de notre destin, qui est toujours collectif, pour le pire et pour le meilleur.
Langue suspecte pendant les années quatre-vingt du 19e siècle – et pour cause, puisque l'Italie venait de profiter de l'alliance avec l'Allemagne pour regagner Rome –, l'italien fait l'objet d'une promotion élitaire qui, par le biais de la Société d'études italiennes créee par Charles Dejob, va jouer un rôle décisif, entre les 19e et 20e siècles, grâce aussi à l'appui de l'École normale supérieure, de l'École française de Rome, du monde catholique (qui n'a jamais cessé de soutenir la diffusion de l'italien) et des initiatives grenobloises, qui vont se poursuivre, dirais-je, jusqu'à ce beau et riche volume, paru dans une collection d'Ellug – presses de l'Université Stendhal – dirigée par Marie-Anne Matard-Bonucci, Serge Stolf et Ilaria Taddei.
Luciano Curreri
Jérémie Dubois, L'enseignement de l'italien en France 1880-1940. Une discipline au cœur des relations franco-italiennes, Préface de Gilles Pécout, Ellug, "Italie plurielle", 2015, 458 p.
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