Katherine Scholes, La Lionne

ScholesCette histoire pleine de sensibilité se déroule dans le cadre enchanteur de la Tanzanie. Elle exalte de manières multiples et insolites le thème de l’amour primordial et archétypal qui unit l’enfant et la mère, biologique ou adoptive, et ce même en dehors des limites de l’espèce humaine. L’auteur remet encore en question les idées reçues sur les rapports entre hommes et animaux, surtout ceux qu’on considère comme sauvages et donc dangereux a priori. Puis, elle s’attarde sur les rapports entre les êtres humains au delà des stéréotypes liés aux différentes identités raciales, ethniques, sociales ou culturelles.

Le récit commence par l’obligation pour Angel, une fillette de six ans d’origine anglaise élevée en Afrique, d’enterrer seule sa mère mordue par un serpent dans le désert. Elle est sauvée des vautours et des hyènes attirés par le corps grâce à l’intervention d’une lionne qui l’adopte.

Emma est une jeune médecin venue d’Australie pour rendre hommage à la mémoire de sa mère Susan, décédée accidentellement quand elle avait eu son propre âge actuel dans son laboratoire, où elle faisait des expériences contre des maladies graves qui sévissent en Afrique. Suite à des événements inattendus, elle partira à la recherche d’Angel, suivie de David, un vétérinaire d’origine massaï qui travaille dans la station de recherche médicale occupée jadis par Susan.

Au long de cette quête aux rebondissements surprenants les personnages se dévoilent progressivement autant au lecteur qu’à leurs compagnons de route et surtout à eux-mêmes. Le contact avec l’authenticité de la nature et de la culture africaines, mais aussi avec la solide cohérence interne de personnes qui dédient leur vie à l’accomplissement de leurs idéaux, opérera comme un catalyseur. Les fausses croyances, les craintes accrochées à des traumatismes passés, les projets superficiels seront progressivement éradiqués pour être remplacés par de nouvelles sensations, émotions, pensées et valeurs, autrement profondes.

Quand on quitte, à regret, ce monde d’aventures africaines en tournant la dernière page du roman, il flotte encore dans l’air une impression de douceur, comme si on restait enveloppé dans un souffle chaleureux, venu directement du désert…

 

Aikaterini Lefka

 

Katherine Scholes, La Lionne, trad. Françoise Rose, Pocket , 2015, 405 p.
 

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