« Voici une histoire qui ne se peut raconter qu’en un chuchotement » : dès les premières lignes, le ton est donné. Pardon, c’est une histoire d’une telle noirceur, qu’on peine à en parler. Mais Pardon, c’est aussi et avant tout l’histoire d’une amitié entre deux jeunes filles que tout semble séparer : Perdita Keene, blanche et d’origine anglaise, fille unique de parents peu affectueux, se lie d’amitié avec Mary, une métisse d’origine aborigène, enfant des générations volées. Enfin, Pardon, c’est l’histoire d’une amitié qui va basculer le jour où le père de Perdita, Nicholas Keene, anthropologue raté, est retrouvé mort dans sa cabane au beau milieu du bush australien, un poignard enfoncé dans le dos...
Empreint du passé colonial de l’Australie et hanté par les esprits des ancêtres, ce quatrième roman de l’australienne Gail Jones explore les profondeurs abyssales de l’amnésie et du trauma. L’auteure y joue des styles littéraires et des techniques narratives afin d’offrir une lecture aussi poignante et surprenante qu’allégorique et poétique des relations humaines. Avis donc aux amateurs d’émotions fortes et de voyages au cœur des ténèbres.
Valérie-Anne Belleflamme
Gail Jones, Pardon, trad. Sika Fakambi, Mercure de France, 2008, 330 p.
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