Rohinton Mistry, L'équilibre du monde

MistryUn Canadien-Indien farsi de Bombay, hanté par son pays d’origine et ses déchirures, un auteur qui prend le temps de brosser de grandes fresques aux multiples imbrications. Dans ce deuxième roman, les quatre personnages principaux se côtoient et s’épaulent dans une véritable solidarité choisie en dépit des barrières de caste et de classe. Mais nous sommes en 1975, l’année où les tensions politiques et sociales s’exacerbent, où les mouvements de contestation sont réprimés dans la violence, où ceux qui ont l’audace de croire que des élections, c’est fait pour voter ce font éliminer sans merci, où des milices font régner la terreur, et stérilisent à tout va, au mépris de toute considération sanitaire. Tous les quatre sont des battants qui ne veulent pas se rebellent contre le sort adverse, qui transgressent l’ordre des castes, ou les rôles sexuels. Tous seront défaits, vaincus non par la vie ou, de façon  abstraite, la société, mais des injustices identifiables, même si elles sont inscrites dans une toile aux ramifications multiples. Dans la grande tristesse des dernières pages, il reste donc l’espoir d’autres chemins possibles. 

 

 

 Christine Pagnoulle

 

Rohinton Mistry, L’Équilibre du monde [A Fine Balance], trad. Françoise Adelstain, Le Livre de Poche, 2003, 896 p.
 

<   Précédent   I  Suivant   >

Retour à la liste des Romans et nouvelles
Retour au DOSSIER/ Lectures pour l'été 2015