Avec ce premier tome d’une nouvelle trilogie intitulée Le fou et l’assassin, Robin Hobb offre à ses lecteurs la suite inespérée de L’Assassin royal. S’inscrivant dans une heroic fantasy aussi épique qu’efficace, les treize volumes composant cette saga racontaient comment FitzChevalerie, bâtard royal, recevait une formation d’assassin au service du trône et se trouvait, bien malgré lui, plongé au cœur de luttes intestines et d’affrontements entre contrées. Tous les ingrédients faisant de L’Assassin royal une œuvre palpitante sont au rendez-vous dans Le fou et l’assassin : la touche merveilleuse s’y déploie tout en nuances, et les intrigues de cour s’y complexifient en une menace latente. Mais ce qui fait la force du roman, c’est surtout cette narration se déroulant au fil des pensées d’un personnage qui ne cesse de vouloir se dérober à la fonction de héros qu’on lui assigne. Un personnage plus mûr, coulant des jours paisibles, mais qui voit cette retraite bien méritée mise à mal par les vicissitudes de sa vie familiale et par l’absence du Fou, ami disparu mais dont l’ombre semble toujours planer.
La fantasy sensible de Robin Hobb nous replonge dès lors avec délectation dans les méandres des Six-Duchés que le lecteur de L’Assassin royal n’avait quitté qu’à regret. Si ce premier tome prend son temps dans la remise en place d’un univers et amorce plus qu’il ne développe un réseau de trames complexes, il laisse sans nulle doute présager d’un nouveau cycle haut en couleurs.
Jéromine François
Robin Hobb, Le fou et l'assassin, Tome 1, Pygmalion, 384 p.Retour à la liste des Romans et nouvelles
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