Le journal satirique Poiscaille fait appel au public

Il y a un peu plus de cinq ans, une bande d’étudiants en journalisme à l'Université de Liège ont imaginé un projet un peu fou : s’associer pour lancer un journal satirique. L’idée était alors de rassembler rédacteurs et artistes, illustrateurs, dessinateurs (dont une partie issus de Saint Luc) autour du projet. Comment était-il possible qu’en Belgique francophone, par rapport à son voisin français, aucun journal satirique digne de ce nom n’existe ? Un autre constat avait aussi motivé l’équipe à donner naissance au Poiscaille : les fondateurs du journal ne se retrouvaient plus dans le travail de la presse traditionnelle. Faire du journalisme à contre-courant, à la fois « alternatif » et pertinent , tant du point de vue des sujets abordés qu’au niveau du ton, était devenu leur objectif. Au fil de la vie du Poiscaille, depuis lors, cette ligne éditoriale s’est de plus en plus affirmée.

Rédactions tournant avec des moyens toujours plus réduits, pigistes mal rémunérés, sujets traités à la va-vite (rentabilité oblige), concentration des médias, dissimulation d’une ligne éditoriale sous couvert d’objectivité, dépendance vis-à-vis des annonceurs, journalisme mou du genou… non, assez ! Le Poiscaille voulait être tout le contraire : dans un cadre d’indépendance assurée, sans publicité, ni aucun lien institutionnel, il s’agissait de proposer de vrais sujets et enquêtes, sur un ton décalé, où l’humour serait omniprésent, couplant dessins de presse, reportages BD, slow journalism... Le tout en respectant la déontologie journalistique de façon rigoureuse quand il s’agit des faits, ce qui n’empêcherait pas d’assumer la subjectivité de nos points de vue. Des prises de parti, mais pas de parti pris. La dimension locale de la feuille de chou fait aussi partie des convictions de l'équipe. Tenter d’aborder la politique, la culture, le monde social via le prisme local, et avec dérision, permettrait peut-être aux citoyens de se réapproprier ce qui a tendance à disparaître : leur conscience politique. Nous avons toujours été convaincus que la prise de conscience se ferait d’abord au travers de sujets qui concernent les gens au jour le jour, ce sur quoi ils ont directement prise. Traiter des sujets sérieux, sans jamais se prendre au sérieux.

En janvier, l'équipe du journal a désiré faire une pause, fatiguée par des mois de bénévolat. Après ces quelques mois d'arrêt, Le Poiscaille souhaite à tout prix repartir de plus belle. Depuis notre pause, que nous avons toujours voulu temporaire, les abonnements n'ont fait qu'augmenter : de 180 abonnements, nous sommes passés à quasiment 450 ! Réjouissant, mais pas encore suffisant.

C'est pourquoi nous faisons appel à tous les afficionados de la satire, à tous ceux qui se sont dit « Charlie », à tous les amateurs de médias indépendants : nous avons besoin d'eux pour faire redémarrer le projet, via ce financement participatif. Ce dernier consistera en un financement par don sur la plateforme belge Crowd'in avec, en ligne de mire, la barre des 6000€. Il s'agit de la somme qu’il nous manque pour permettre le défraiement des rédacteurs, dessinateurs, correcteurs et autres collaborateurs, de façon décente.

L’initiative est soutenue par des parrains de la presse satirique comme Jacques Sondron, Jean-Philippe Querton, Kanar ou Philippe Decressac. Plusieurs autres parrains seront annoncés au cours de la campagne, qui durera jusqu’au 16 juillet. Soit 60 jours pour donner une dernière chance au Poiscaille.

Les donnateurs peuvent contribuer en versant plusieurs montant, de 5 € à 200 €, chaque don correspondant à des contreparties différentes. Parmi ces contreparties, le prochain numéro du journal, des abonnements, des t-shirts, des initiations à l’écriture satirique, ou encore le portrait du donateur en caricature.

La campagne est disponible à l’adresse : https://crowdin.be/projets/lepoiscaille/
Notre page facebook : https://www.facebook.com/poiscaille

Notre site : https://lepoiscaille.be

 

L'équipe du Poiscaille