Des lapins et des films

hankandmike250Hank & Mike de Matthew Klinck

Résumé : Deux lapins de pâques mal lunés se font renvoyer de leur entreprise et tentent de retrouver un travail.

Pour qui ? Pour ceux qui se plaignent de leur job.

Pourquoi ? Comédie trash passée totalement inaperçue en Europe, Hank & Mike est typiquement le genre de film à regarder entre amis, une bière à la main, un samedi soir avant de sortir. Irrévérencieux, parfois iconoclaste et souvent vulgaire, le film joue néanmoins le jeu à fond avec ses personnages déguisés en lapins sans que personne n'y trouve à redire. S'en dégage alors une histoire tirée par les cheveux qui cache aussi, à sa manière et peut-être (sans doute) involontairement, le constat d'une société désabusée où les jeunes n'arrivent plus à se (re)trouver sur le marché de l'emploi. Tout ça si on dépasse les blagues potaches et grivoises inhérentes à ce genre de film évidemment.

 

Melodie du Sud250Mélodie du Sud de Harve Foster & Wilfred Jackson

Résumé : Dans le sud des États-Unis, peu après la Guerre de Sécession, un jeune garçon de sept ans prénommé Johnny s'enthousiasme d'aller, avec ses parents John Senior et Sally, dans ce qu'il croit être un lieu de vacances, la plantation de coton de sa grand-mère Georgia. En chemin, il est attiré par la voix d'un vieil homme noir, « l'Oncle Rémus », qui narre les histoires d'un personnage nommé Frère Lapin.   

Pour qui ? Pour les personnes averties.

Pourquoi ? Sorti en 1946, Mélodie du Sud est le 11e long métrage de la collection Walt Disney Classics et, surtout, le plus problématique des célèbres studios. Pourquoi ? Probablement parce que le brave Oncle Rémus est un ancien esclave qui traîne encore du côté des champs de coton pour obéir à ses anciens patrons... Vous l'aurez compris, Mélodie du Sud s'inscrit dans un certain contexte socio-historique douloureux, que Disney préfère ignorer à défaut de le justifier et, pourquoi pas, d'aider à le comprendre pour mieux le désamorcer. Il en résulte que le film est aujourd'hui, malgré d'indéniables prouesses techniques et un Frère Lapin malicieux et attachant au possible, interdit à la vente et n'a jamais connu d'édition DVD. Les plus curieux partiront néanmoins, sans trop de mal, à la recherche de cet œuf magique qui souligne combien suivre les modes n'est pas toujours une brillante idée, surtout en animation pour enfants.

 

Cinq le¦ügendes250Les Cinq Légendes de Peter Ramsey

Résumé : L’aventure d’un groupe de héros, tous doués de pouvoirs extraordinaires. Emmenées par Jack Frost, un adolescent rebelle et ingénieux, ces cinq légendes vont devoir, pour la première fois, unir leurs forces pour protéger les espoirs, les rêves et l’imaginaire de tous les enfants.

Pour qui ? Pour les acharnés des périodes de fêtes.

Pourquoi ? Père Noël, la Fée des dents, le Marchand de sable et le Lapin de Pâques s'associent à un jeune rookie (Jack Frost) pour affronter un méchant qui ne rêve que de cauchemars. Derrière ce pitch à la sauce «Expendables pour enfants» se cachent l'un des meilleurs films d'animation de Dreamworks : personnages attachants, action constante, humour omniprésent sans pour autant délaisser un côté plus adulte que d'habitude. Derrière son histoire très enfantine se dessine alors un vrai film pour adolescents en plein passage à l'âge adulte, comme Dreamworks a su parfois faire avec brio.

 

INLAND EMPIRE250



Inland Empire
de David Lynch

Résumé : Nous voici plongés dans une histoire de mystère, l'énigme d'un monde au cœur des mondes, le secret d'une femme en proie à l'amour et aux tourments...

Pour qui ? Pour... euh...

Pourquoi ? Cinéaste culte parmi les cultes, David Lynch s'est fait extrêmement discret depuis quelques années, se contentant de créer un album musical (décevant) et quelques courts métrages et clips pour les copains (notamment Moby et Nine Inch Nails). En attendant le retour de la série Twin Peaks, INLAND EMPIRE reste à ce jour le dernier coup d'éclat de Lynch, bien que discutable. Pourquoi en parler ici ? Parce qu'il est quasiment impossible d'évoquer ce film sans parler de Rabbits, la micro-série que Lynch met en place dans son film et qui traumatisera plus d'un fan des mignons lagomorphes. Encore plus radical que Donnie Darko, INLAND EMPIRE est à la frontière permanente de l'expérimental, perdant son spectateur dans un labyrinthe fait de sensations, de pulsions et d'images marquantes. À réserver aux cinéphiles purs et durs toutefois tant l'œuvre est parfois difficile à digérer.

 

SacreGraal250BONUS : Monty Python : Sacré Graal ! de Terry Gilliam et Terry Jones

Résumé : Le roi Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde se lancent à la conquête du Graal, chevauchant de fantomatiques montures dans un bruitage de noix de coco cognées. La petite troupe va devoir passer mille épreuves, dont un chevalier à trois têtes, des jouvencelles en chaleur, voire même un terrible lapin tueur.

Pour qui ? Pour les amateurs de noix de coco.

Pourquoi ? Bon, d'accord, on est assez loin de l'esprit de Pâques, même si quelques cloches parcourent le film. Mais s'il existe bien deux lapins mémorables dans l'Histoire du cinéma, en dehors de ceux en animation, c'est bien d'une part le splendide Lapin de Troie fait en bois de récupération et, surtout, le Gardien de la Grotte qui n'hésite pas à décimer, dans un bain de sang immonde, la moitié des Chevaliers de la Table Ronde (voir extrait). Forcément culte, il semble impossible d'évoquer les lapins au cinéma sans citer ce terrifiant monstre qui a depuis su traverser les époques et les genres, jusqu'à se retrouver dans des licences comme World of Warcraft. Âmes sensibles ne pas s’abstenir !

 

 

 

Bastien Martin
Mars 2015

 

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