D’avril à octobre 2014, l’Archéoforum de Liège a présenté «Charlemagne à l’école. Les représentations iconographiques de l’empereur d’Occident dans les manuels scolaires belges francophones». Dans le catalogue qui accompagne cette exposition, Michaël Antoine, historien diplômé de l'ULg, souligne que prétendre, à l’instar des manuels scolaires belges du 19e siècle et de la première moitié du 20e, que l’empereur dit «à la Barbe fleurie» (alors qu’en réalité il ne portait que la moustache) «était de nationalité belge, relève de l’anachronisme». Mais, tempère-t-il, «s’approprier Charlemagne, exagérer sa légende et le présenter comme l’un de nos souverains» était une façon d’«affirmer et solidifier l’existence de la Belgique» face à l’hostilité de ses voisins. Il constate néanmoins, à la suite des médiévistes, que cerner sa personnalité n’est pas chose aisée. Ce fascicule suit donc l’évolution de son image dans les manuels scolaires, tout en s’appuyant sur une iconographie de grande qualité. L’auteur observe une prédilection pour la représentation de l’empereur carolingien dans des écoles dont il est réputé être «l’inventeur». Le législateur est également mis en avant ainsi que le conquérant dont les batailles sont souvent décrites «en termes élogieux et romantiques». Mais s’il est régulièrement montré trônant au milieu d’assemblées, les illustrations de ses combats sont quasiment inexistantes, hormis quelques-unes le montrant face aux Saxons. Quant à ses portraits, ils sont très différents selon les ouvrages scolaires. Chacun a en effet le sien car, en définitive, on ignore à quoi il ressemblait réellement. En conclusion, Michaël Antoine, remarque que Charlemagne, qui était jadis abordé sur plusieurs pages, n’a plus droit aujourd’hui qu’à quelques paragraphes dans les chapitres consacrés au Moyen Âge.
Écrivains ULgistes - recension 2014 - Livres d'Histoire
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