Jean-Marie Piemme, L’ami des Belges

PiemmeUn an après Les pâtissières, où s’entremêlent les voix de trois sœurs vitupérant contre le promoteur qui a racheté leur pâtisserie si florissante du temps de leur père, Jean-Marie Piemme signe un monologue inspiré d’une affaire récente. Son narrateur est un grand patron français qui a demandé la nationalité belge. Car les Belges et leur pays, «terre promise du dividende», il les aime «d’un amour inconditionnel». C’est d’ailleurs ce que va écrire et répéter Amédée, son biographe qui a «carte blanche». À une condition: faire de lui le numéro 1. Que de réjouissances en perspective ! En perspective, seulement, car la situation présente de ce «créateur de réussite, créateur de fortune» ne prête pas à sourire. Sa voiture est en effet en panne, le laissant, assis sur la banquette arrière, perdu en rase campagne, «entre un champ de betteraves et des bouses de vache». Sermonnant Sergio son chauffeur pour n’avoir pas su prévoir l’imprévisible. Ou s’emportant contre celui qui, fier d’avoir ouvert une galerie à Venise, «se donne, paraît-il, pour [son] alter-ego». Cette subtile «fantaisie verbale» forme un recueil avec deux textes du même (excellent) tonneau, Scalpons les crânes plats et Pédagogie de la très grande peur (en 22 chapitres).

Jean-Marie Piemme, L’ami des Belges (Lansman Éditeur)

À propos de Jean-Marie Piemme
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Écrivains ULgistes - recension 2014
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