Né à Liège en 1965, le romancier et poète Serge Delaive a reçu en 2009 le Prix Rossel pour Argentine. De sa remontée de la Meuse depuis sa source jusqu’à son embouchure, il a ramené ce long poème-fleuve scindé en deux parties distinctes: au texte poétique dépourvu de tout signe de ponctuation, succèdent des photos tantôt couleur, tantôt noir et blanc prises au fil de l’eau. Car, écrit-il, «je n’ai pu concevoir / ces lignes longtemps reportées / ces lignes d’année en année refoulées / sans l’ornement naïf et touristique / de clichés photographiques / pris à hauteur d’homme». Cette rêverie que lui inspire ce cours d’eau est insufflée de sensations («la Meuse fleuve nord je la préfère en novembre / voire en mars au petit matin quand la surface fume / prise dans la brume qui émane d’elle / concurrence entre le gel et la chaleur intime») ou de souvenirs d’enfance, comme ce jour où, avec un copain et son frère, ils ont désamarré une péniche. Les photos, quant à elles, racontent le fleuve, les berges qu’il longe, les paysages qu’il traverse, les bateaux qui l’arpentent, un monde minéral, végétal, industriel, marinier d’où toute présence humaine est quasiment absente.
À propos de Serge Delaive
Voir aussi : « Mon » Serge Delaive
Une musique imparfaite. Serge Delaive, Art farouche
Serge Delaive, Une langue étrangère
Écrivains ULgistes - recension 2014
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