Le premier éco-quartier liégeois voit le jour au Sart-Tilman

Pour renforcer le volet écologique, les concepteurs ont mis à profit les ressources naturelles à leur disposition. La majorité des habitations, sans être parfaitement alignées, seront tournées vers le sud pour profiter de l’ensoleillement ; cette orientation assure également une vue dégagée sur la vallée. Un panorama qui ne sera pas gêné par les constructions : les bâtiments les plus hauts sont situés du côté de la rue du Sart Tilman, et leur taille décroît en suivant la pente de la prairie. Des fossés naturels (les « noues ») permettront la récolte des eaux de pluie et favoriseront le développement de la biodiversité — tout comme les nichoirs à oiseaux et à insectes intégrés dans le projet.

Enfin, un autre enjeu majeur du projet concerne la mobilité : la rue du Sart Tilman étant engorgée aux heures de pointe, les automobilistes peinent parfois à se garer. Outre le parking évoqué plus haut, qui sera réaménagé, l’éco-quartier comprendra plus d’emplacements pour les voitures que de logements. La petite reine ne sera pas en reste, avec une centaine de places qui lui sont dévolues.

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Images non contractuelles © Thomas et Piron, 2012.

 

L’ULg comme acteur du tissu géographique

L’idée d’exploiter ce terrain n’est pas neuve : une autre proposition avait déjà vu le jour au cours des années 90, mais avait finalement avorté. Les mots d’ordre de ce nouveau projet — « basse énergie », « espaces verts », « intégration » et « convivialité » — ont su convaincre tant les autorités académiques et la Ville que les riverains. Au-delà de la simple vente du terrain, l’ULg avait en effet plusieurs attentes quant au devenir de cette zone de construction : une gestion écologique et une partie des logements disponibles à des prix abordables. La poursuite de ces objectifs s’est traduite par des adaptations concrètes de la part de l’Institution, comme par exemple la révision du système d’évacuation des eaux. De plus, comme le souligne Christian Evens, directeur des Ressources immobilières de l’ULg, cet éco-quartier revêt un autre aspect positif pour l’Université: il crée une jonction entre la rue du Sart-Tilman et le campus, jonction qui favorise les modes de déplacement « doux » — le vélo et la marche. 

Cette réhabilitation — dont l’investissement total est estimé entre 15 et 20 millions d’euros — doit suivre trois phases. La première, qui comporte l’aménagement des voiries, a débuté cet été. Plusieurs permis d’urbanisme viennent d’être obtenus pour la réalisation d’une partie des logements : la première phase se complètera donc de plusieurs habitations le long des placettes (du côté de la rue du Sart-Tilman), et sera suivie de la seconde phase, qui concerne les maisons « kangourous ». Le chantier qui verra la construction de ces premiers logements pourrait être initié à la fin de l’année 2014. Enfin, une troisième phase verra la finalisation des travaux précédents, dont notamment la démolition du hangar du RCAE. Ce projet de longue haleine, qui s’échelonne sur plusieurs années, se prolongera au moins jusqu’en 2018.

 

Le Val Benoît, un autre site universitaire qui se met au vert

Cet éco-quartier est loin d’être la seule initiative pour reconvertir d’anciens sites de l’Université. Un autre projet ambitieux est en train de voir le jour au Val Benoît, sous l’égide de la SPI+ (Agence de développement économique pour la Province de Liège). Un projet vert, lui aussi : en plus de logements, de commerces, de bureaux, d’écoles, ou encore de lieux dédiés aux loisirs, le site accueillera désormais un grand parc et de nombreux chemins verts. Si l’usage de la voiture ne sera pas prohibé dans le quartier, il sera néanmoins restreint au profit du piéton et du cycliste, mais également d’un renforcement du réseau de transports en commun.

FD-c2Au cœur de cette structure riche et complexe, plusieurs bâtiments connaîtront un second souffle, comme celui du Génie civil. Transformé en vitrine pour des entreprises, il devrait également héberger dès 2016 une Cité des Métiers : outre la présentation au public de métiers novateurs, elle vise à sensibiliser les jeunes liégeois au monde de l’entreprise. Articulée autour de trois espaces (InnovA, ExplorA, et OrientA), elle souhaite mettre en lumière le savoir-faire de sociétés locales, opérer un rapprochement entre l’école et le marché de l’emploi, mais également conseiller et orienter (notamment les étudiants et les demandeurs d’emploi) sur les choix professionnels. Avec un chantier initié au début du mois d’août, ce projet de redynamisation du site — qui passe par une volonté écologique et une valorisation des compétences liégeoises — a su séduire de nombreux partenaires, dont l’ULg.

Ancien génie civil Photo ULg - F. Denoël
 

D’autres bâtiments auparavant dévolus aux activités universitaires attendent encore une nouvelle vie, comme le site de l’ancien hôpital de Bavière. Si l’Université avait un temps émis l’idée d’y installer sa faculté d’Architecture, le sort de cet espace de quatre hectares n’a pas encore été décidé, et sa nouvelle affectation reste une énigme depuis plus d’un quart de siècle.

En signant le lancement des chantiers de l’éco-quartier du Sart Tilman et du Val Benoît, l’année 2014 vient renforcer une des lignes directrices suivies par notre Institution au cours de ces dernières années : s’inscrire dans le renouvellement durable du tissu urbain liégeois.

 

Julie Delbouille
Septembre 2014

 

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Julie Delbouille est journaliste indépendante, diplômée en Histoire de l'Art et Médiation culturelle.

 

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