Le soleil brille, les examens sont terminés, les résultats proclamés, il ne reste plus maintenant qu’à profiter des beaux jours. Oui mais voilà, en Belgique, parfois, il pleut. Une occasion rêvée pour se plonger dans l’art de la Belle époque au nouveau musée Fin-de-siècle de Bruxelles.
Les vacances, on les attend depuis longtemps déjà et pourtant lorsqu’elles arrivent enfin, il n’est pas toujours facile de savoir comment occuper son temps libre. On rêve de soleil et de farniente, de mojitos en terrasse, de barbecues entre amis, de plongeons dans une eau turquoise. Mais lorsque le beau temps n’est pas au rendez-vous, que faire ? Entre détente à la maison, loisirs et rencontres, et si on trouvait le temps de programmer une sortie culturelle ?
Depuis décembre déjà un nouveau musée a ouvert ses portes à Bruxelles. Au cœur de la ville, à deux pas du quartier du Sablon et du Mont des Arts, le Musée Fin-de-siècle est idéalement situé. Celui-ci peut en outre s’enorgueillir d’une vaste collection d’œuvres hétéroclites brossant la période de 1868 à 1914 et proposer aux visiteurs une immersion totale dans l’univers artistique de la Belle époque. À ce moment, Bruxelles est un lieu d’échanges entre les artistes et un témoin privilégié de l’avant-garde naissante. L’occasion aussi donc, de redécouvrir la capitale et d’en arpenter ses rues avant de démarrer la visite.
Victor Horta, La maison du peupleBruxelles au cœur de l’avant-garde artistique
Inauguré le 6 décembre 2013, le Musée Fin-de-siècle est la deuxième étape d’un grand projet de redéploiement des collections d’art moderne des Musées royaux des Beaux-Arts, et dont l’approche muséale se veut désormais thématique. Après l’ouverture du musée Magritte il y a plus de quatre ans maintenant, et fort de son succès, la direction s’est lancée dans la conception du Musée Fin-de-siècle. C’est donc dans les salles de l’ancien musée d’Art moderne, sous le musée Magritte que s’est installé le nouveau venu. L’idée étant ici, d’offrir au public un parcours d’exposition qui met à l’honneur le patrimoine belge et le place au sein de la scène artistique internationale. Les œuvres exposées témoignent de l’importante place qu’a occupée la ville de Bruxelles dans l’essor de l’avant-garde européenne. Véritable « carrefour créatif », elle a été un lieu d’échanges prolifiques entre les artistes de toutes nationalités et a de ce fait, activement participé au tournant du siècle à l’expansion de la modernité. Riche de son incroyable collection artistique, tant belge qu’étrangère et grâce à ses différents partenariats, le musée se propose d’immerger le visiteur dans une époque autre, faisant se répondre des œuvres variées. Tout au long du parcours, on découvre peintures, sculptures, photographies mais aussi poésie, philosophie, littérature ou encore opéra. De 1868, date de création de la Société libre des beaux-arts, à 1914, date de fin du salon de la Libre Esthétique, le musée dresse le panorama d’un monde artistique en pleine mutation.
Une collection riche, sublimée par une scénographie maîtrisée
Au sein de l’exposition, on sillonne les différents courants stylistiques qui se sont succédé au cours de cette période dite Fin-de-siècle. La scénographie, qui n’est pas sans rappeler certaines salles du Musée d’Orsay de Paris, est soignée et met parfaitement en valeur la collection. De nouvelles technologies sont mises à son service pour offrir au visiteur une expérience muséale surprenante. Grâce aux écrans multi-touch, il est possible d’observer les moindres recoins de six immeubles art nouveau, qui sont ici reconstitués en trois dimensions. Également disponible sur ces écrans, un jeu de puzzle pour amuser petits et grands à construire les œuvres phares d’Henri Van de Velde ou Victor Horta. S’il est vrai que l’art belge est largement représenté, avec des artistes importants tels que Constantin Meunier, James Ensor, Fernand Khnopff ou encore Léon Spilliaert, on retrouve également de nombreuses œuvres étrangères.
Parmi les œuvres exposées, le fameux Christ vert de Gauguin, digne représentant du mouvement Nabis, côtoie le Nu à contre-jour de Bonnard. Du réalisme à l’art nouveau, en passant par l’impressionnisme et le symbolisme, la balade est multi sensorielle et pleine de jolies surprises. La visite s’achève sur le splendide ensemble art nouveau de la collection Gillion-Crowet, et constitue sans doute le point d’orgue de l’exposition. Alors plutôt que de se morfondre devant la télévision un jour de pluie, on court se réchauffer l’esprit devant les chefs-d’œuvres de l’avant-garde belge et étrangère et on plonge dans l’univers de la Belle époque.
Maude Destray
Juillet 2014
Maude Destray est étudiante en 1re année de Master en Histoire de l'Art et Archéologie, spécialité Muséologie
Musée Fin-de-siècle Museum
rue de la Régence, 3 - 1000 BRUXELLES