Fonck. Couvent, caserne, école : les vieux murs d’une nouvelle faculté d’architecture

Une caserne devenue lieu d’enseignement et de culture

garagesL’ancienne caserne des Écoliers perd son affectation militaire en 1998 lors de la vente du site à Saint-Luc. Modernisation oblige, les anciennes écuries avaient été progressivement reconverties en garages par l’agrandissement des baies ou cloisonnées en espaces de bureau ; les seuils des petites ouvertures hautes qui suffisaient à éclairer les stalles avaient été descendus pour devenir des fenêtres et la trace de ces transformations se lit encore dans les piédroits. Régulièrement occupés et entretenus, les bâtiments offraient, il est vrai, un état sanitaire globalement satisfaisant et un potentiel d’espaces ouverts ou couverts exceptionnel en milieu urbain.

À l’intérieur, l’ancienne structure métallique « colonnes-poutres » étant toujours en place, il a été relativement aisé pour les architectes du Groupe AUSE, sous la direction d’Eugène Moureau, de reconditionner les vastes espaces initiaux et de leur attribuer des fonctions pédagogiques : auditoires, ateliers, salles de cours, bibliothèque ou secrétariat... Les principaux locaux de cours de la faculté occupent le bâtiment en U à l’entrée du site et le hall sert régulièrement de lieu d’exposition.

Le secrétariat, intégré dans l’ancien couvent, est accessible par le portail et l’escalier monumental mis en place au 18e siècle. À proximité, se trouvent l’Atelier de Documentation du GAR (Groupe d’Ateliers de Recherche) et le Centre Serrurier-Bovy qui proposent une documentation ciblée sur l’architecture et l’urbanisme, principalement pour les 19e et 20e siècles, et l’Art nouveau. Cette documentation complète celle offerte par les bibliothèques logées dans un bâtiment de la cour et sur le site Botanique.

entréecafet Expo Atelier architecture

Recherchant avant tout l’efficacité et un coût maîtrisé, l’intervention architecturale se fait discrète dans les classes, auditoires et ateliers. Elle est déjà plus marquée dans les lieux de passage et les équipements collectifs comme la cafétéria aménagée pour servir quatre cents couverts. Elle devient fédératrice et donne une identité commune aux différents lieux quand elle marque de son empreinte une série de baies : la croix-de-Saint-André qui défend les fenêtres à rue ou les grands châssis de chêne et d’aluminium qui rythment de leurs lignes horizontales les larges baies des ateliers, de la cafétéria, de la bibliothèque et les portes d’accès aux différents bâtiments.

Comme le couvent et la salle capitulaire, le manège est aussi un monument classé et demandait donc une réaffectation respectueuse de son identité. En 2009, il a achevé sa reconversion en espace théâtral sous l’égide du bureau d’architecture de Daniel Dethier dont le projet avait remporté en 2001 le concours organisé par la Communauté française. Sous la magnifique charpente, l’architecte a maintenu le caractère brut poétique des lieux voués au spectacle mais est intervenu « en profondeur » en enterrant, sous le sol de la salle, différents services et rangements. Démontables et modulables, les gradins autorisent une grande polyvalence des usages et des occupations du lieu. En fait, l’intervention la plus perceptible reste, à l’extérieur, l’aménagement d’un accès technique dans le pignon qui borde l’arrière de l’espace scénique.  Là, un discret volume ajouté, aux formes contemporaines, abrite la chaufferie, un atelier de réparation, un monte-décor et un accès au sous-sol. Bureaux, loges et autres locaux sont venus se loger dans l’annexe « Merckem » accolée à la façade interne du manège en 1935.

Theatre Merckem

Les espaces extérieurs ont été plantés de quelques arbres qui ont déjà pris une belle ampleur. Ces espaces servent aussi de terrain d’expérimentation aux architectes et aux artistes du lieu et l’ont y voit régulièrement s’ériger des constructions et travaux éphémères.

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