« Oh… », un titre qui résonne comme une surprise, et c’est bien ce qui attend la narratrice, Michèle, qui, à  cinquante ans passés, va vivre le mois de décembre le plus insensé de sa vie. La folie, l’amour, le sexe et les liens du sang sont au centre de ce roman de Philippe Djian qui a reçu le prix Interallié en 2012. Ce récit d’un seul tenant, sans chapitres, est à lire d’une traite comme on sauterait à l’élastique du haut de la tour Eiffel.

Des accalmies permettent toutefois au lecteur de reprendre son souffle, quand l’émotion devient tendresse, quand l’auteur évoque la détresse d’une mère, d’une ex-épouse, d’une amante, d’une femme qui se sent déboussolée face aux autres et surtout face à elle-même. « Oh… », c’est aussi un étonnement qui peut se révéler positif, quand on découvre que la personne sur laquelle on peut le plus compter est celle dont on n’attendait rien. Michèle a toujours été « sensible, en général, aux interventions du monde extérieur » : peut-être est-ce pour cela qu’elle est prête à tout, à vivre le bonheur et l’effroi.

Antoine Dechêne

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