Marlene Haushofer (1920 – 1970) est un écrivain autrichien qui a connu un certain renouveau depuis l’adaptation cinématographique de son roman « Die Wand » (Le mur invisible) en 2012.  

Le  Mur invisible  (1963) plonge le lecteur dans une atmosphère tout à fait particulière.  La protagoniste, une femme dans la quarantaine,  est, du jour au lendemain, coupée du reste du monde par un mur invisible. Tel un robinson féminin, elle est naufragée dans une vallée retirée des montagnes autrichiennes.  Elle semble être la seule survivante humaine d’une étrange catastrophe.  En outre du combat quotidien pour sa survie, elle s’efforce aussi à  préserver sa santé mentale en écrivant son histoire : comment peut-elle construire son humanité dans cette isolation? Avec une grande simplicité et clarté de langage, le roman de Haushofer soulève beaucoup de questions : comment se définit l’être humain moderne dans une nature qui lui est devenue étrangère? Comment se définit la femme sans le tissu social qui lui attribue un rôle souvent bien déterminé ?   Le mur invisible permet une multitude de lectures et d’interprétations et il permet surtout de voir au delà du mur invisible de nos certitudes.

Françoise Carl

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