L’Enfer reste, à ce jour, le livre le plus connu et le plus emblématique de René Belletto. Publié en 1986, ce roman raconte le terrible mois d’août vécu par Michel/Miguel Soler dans la chaleur infernale de Lyon. Ex-pianiste récemment séparé de sa compagne, il vit dans un minuscule appartement où tout fonctionne à l’envers. Il pense en finir avec sa morne vie quand tout lui arrive en même temps : face-à-face avec des gangsters, enlèvement d’enfant, histoires d’amour passionnées, entretiens avec un pianiste de génie, mystères et actions en cascade dans une comédie policière piquante au rythme endiablé.

Le titre du roman révèle le caractère hyperbolique de l’écriture de Belletto, une écriture faite de l’humour noir le plus léger mais aussi le plus sombre. La force de cette verve réside dans ses comparaisons, métaphores et digressions qui pourraient faire pleurer de rire un bouddha en bronze, comme le dirait l’auteur. Mais René Belletto ne se contente pas d’être l’un des romanciers les plus drôles de ces trente dernières années, c’est aussi une personne passionnée de musique, curieuse devant l’être humain, son fonctionnement et ses contradictions. L’Enfer ? Un microcosme dans lequel les relations humaines, tout comme la solitude et l’amour, sont passés à la loupe. Sous l’ardent soleil de Lyon, cette loupe transforme le texte en un brasier dont la chaleur consumera le lecteur !

Antoine Dechêne

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