"La vie est un train qui ne s'arrête à aucune gare ou on le prend ou on le regarde passer sur le quai, et il n'est pire tragédie qu'une gare fantôme".
C'est l'histoire d'un garçon, Younes, enfant de paysan en dérive, passant d'une pauvreté misérable vers un horizon brillant. Il n'a pourtant pas su prendre sa vie en main. Recueilli par son oncle (marié à Germaine, une aristocrate), il devint Jonas. Grandissant dans l'Algérie française et bourgeoise. Celle-ci contrastait tellement avec la misère des siens, qu'il préféra enfouir ses souvenirs d'enfant des bidons-villes pour regarder vers l'avant. Mais son avenir, gâché par ses nombreuses indécisions, lui filait entre les doigts. Déchiré entre les différentes parts de son identité, il n'était pas parvenu à l'assumer sereinement. Tiraillé entre l'envie de dénoncer les injustices faites à son peuple, son désir d'intégration et le besoin d'être accepté de ses amis français, il resta longtemps spectateur de sa vie.
Peut-être culpabilisait-il inconsciemment d'avoir renié une partie de lui-même, de ne pas mériter tous ces honneurs. Peut-être la richesse de ce milieu social avait-elle fini par endormir une destinée de révolutionnaire. Younes est mort la où est né Jonas, antihéros de son époque qui se voulait engagée pour une cause, celle des colons français ou des militants algériens du FLN. Lui vouait à ses amis une loyauté parfaite, son seul pacte était l'amour secret qu'il dédia à Émilie, plus d'un demi siècle durant, et dont il ne pu atteindre la plénitude qu'après sa mort (à elle).
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