Il y a un an, Amina Sbouï n’était qu’une collégienne qui faisait ses études dans un internat tunisien. La publication d’une photo d’elle sur facebook, avec l’inscription « Mon corps m’appartient » en arabe sur sa poitrine dénudée, a bouleversé sa vie. L’ex-Femen aborde dans cet ouvrage non seulement les motivations qui l’ont poussée à se dénuder, dans un pays où le corps appartient à Dieu et l’honneur des hommes dépend de la virginité et du bon comportement des femmes de sa famille, mais elle y fait aussi le récit des moments marquants de son enfance et adolescence. Rebelle, féministe, politisée, réactionnaire, la jeune Amina Sbouï critique l’éducation subie par les femmes en Tunisie, la complicité des femmes dans la répression et les abus du pouvoir des hommes. Bien que la Révolution Tunisienne ait ouvert les portes à des changements majeurs dans la sphère politique, le changement des mentalités, vis-à-vis de la liberté sexuelle, l'athéisme, la nudité ou encore la virginité, n’est pas encore arrivé. Dans un pays comme la Tunisie où les droits de femmes sont souvent bafoués, le geste d’Amina a bouleversée la société tunisienne - qui a répondu par le désaveu -, a inquiété sa famille - qui l’a séquestrée -, a dérangé les institutions - qui ont fini par l’emprisonner. Ce livre n’est que l’histoire derrière une poitrine dénudée qui a fait couler beaucoup d’encre. Encore aujourd’hui les seins peuvent faire beaucoup du bruit, pas ceux qu’on voit dans les pubs ou les films, mais plutôt ceux qui revendiquent un changement. Une témoignage, de lecture facile, écrit dans un langage assez simple qui permet au lecteur s’introduire dans le raisonnement d’une jeune fille tunisienne, féministe et extrémiste.
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