À la découverte des parfums

Parfums

Nous avons tous, un jour ou l'autre, eu la nostalgie d'un parfum ; celui que portait un être cher il y a plusieurs années et que l'on n'a jamais plus retrouvé, celui que l'on avait adoré mais dont la production s'est arrêtée... L'histoire de la parfumerie remontant à plusieurs millénaires, il est aisé d'imaginer combien de senteurs auraient pu être perdues à jamais sans l'œuvre d'un organisme comme l'Osmothèque de Versailles, Conservatoire international des Parfums.

L'Osmothèque et son rôle

L'Osmothèque de Versailles est une sorte de « maison des parfums » dont la vocation est de recenser et rassembler les parfums existants ou à venir, mais aussi de retrouver la trace des grands classiques disparus et de les faire renaître. Il a fallu plus de 10 ans d'un combat acharné à l'initiateur du projet de l'Osmothèque pour retrouver les anciennes fragrances mais surtout pour convaincre les grandes maisons de parfums de lui confier les  précieuses formules dans le but de les recréer en laboratoire. C'est finalement la Chambre de Commerce et d'Industrie de Versailles qui a financé l'installation de l'Osmothèque et mis à disposition des locaux situés dans son école de la Parfumerie (ISIPCA). Aujourd'hui, on peut retrouver dans cette caverne d'Ali Baba plus de 1800 parfums étiquetés et classés.

 

Un des rôles de cette collection vivante des parfums existants ou disparus est également de proposer au visiteur (professionnel, simple amateur ou curieux) des conférences construites autour de quatre grands axes : les matières premières, la classification, le parfum à travers le temps et le rôle de l'Osmothèque. Chaque  présentation est agrémentée d'anecdotes historiques et de souvenirs personnels du conférencier mais aussi, et surtout, d'échantillons à humer qui font voyager l'auditoire, l'espace d'un instant, dans d'autres époques. Ainsi, deux heures durant, le parfumeur entraîne son public sur les routes olfactives des senteurs disparues : du « Parfum royal » dont la recette a plus de 2000 ans à l'eau de Cologne de Napoléon à Sainte-Hélène, en passant par l' « Eau de la Reine de Hongrie ». À propos du « Parfum royal » justement, savez-vous que sa recette a été trouvée par hasard sur une brocante par un quidam qui a eu la bonne idée de la faire parvenir à l'Osmothèque ?

eau de Hongrie

L'Eau de la Reine de Hongrie a été créée vers 1370 pour Elisabeth de Hongrie, à base de romarin macéré dans de l'alcool de vin, avec de la lavande, de la bergamote, du jasmin, du cirse et de l’ambre. Le parfum est encore commercialisé aujourd'hui dans sa version masculine.

 

n°5 de Chanel

Pour la petite histoire, Pline l'Ancien rapporte que les Romains, ayant décidé de se parfumer avec les ingrédients qui se trouvaient sur leurs tables, ont créé cette recette composée de cannelle, de clou de girofle et de miel, le tout dilué dans du vin.

On raconte également que la recette du célébrissime N°5 de Chanel aurait été trouvée à la suite d'une erreur de dosage de la préparatrice. Le lendemain, le parfumeur a quand même tenu à sentir ce que donnait le résultat et a jugé bon de le présenter à Gabrielle Chanel. Et, parce que c'est souvent le concepteur qui clôture la formule en y ajoutant sa touche, Coco Chanel a demandé au parfumeur d'ajouter quelque chose au mélange. Cependant, ce dernier n'a pas suivi ses conseils et lui a représenté le parfum quelques jours plus tard sans y avoir touché. Gabrielle Chanel a accepté le parfum, convaincue que le changement qu'elle avait exigé avait apporté quelque chose en plus. À l'époque, les critiques ne donnèrent cependant  au Chanel N°5 qu'une longévité de succès de deux semaines. C'était en 1921...


 

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