Poches - Voyages / Témoignages et biographies
vertiges

Didier Tronchet, Vertiges de Quito

Pendant trois ans, l’auteur BD qui, dans ses albums, distille un humour à la fois mordant et généreux (Jean-Claude Tergal, Raymond Calbuth, Les damnés de la terre associés), a vécu en Équateur avec sa compagne, la romancière Anne Sibran venue écrire un nouveau livre, leur fils et leur chat. C’est le récit de ce long séjour que l’auteur du Fils du yéti fait dans ce livre très bien écrit qui tient à la fois du documentaire, du récit de voyage et du journal personnel. Le tout est saupoudré d’un humour discret témoignant de son regard plein d’humanité porté sur les gens, les choses et les aléas du quotidien : les pièges de la langue, son épopée vers le Pacifique, la chute d’un avion à 100 mètres de leur appartement à Quito, un coup d’État avorté avec séquestration du président... (La Petite Vermillon, 234 pages)

sibérie

Colin Thubron, En Sibérie

La Sibérie, qui couvre un douzième des terres émergées du globe, fascine et effraye à la fois. « Une austère beauté, une peur indélébile », écrit l’écrivain britannique qui a voulu affronter cette immensité dix ans après la chute de l’URSS, revisitant ainsi l’histoire du 20e siècle : Iekaterinbourg où périrent les derniers tsars, les confins de la Kolyma, les goulags, les camps de travail constitués en États autonomes. À bord du Transsibérien – il voyagera aussi en stop, en car, en avion, en voiture –, il découvre d’infinies étendues blanches et froides, « l’ailleurs de la Russie » où longtemps furent relégués les criminels, membres de sectes, opposants politiques. Il multiplie les rencontres – par exemple avec une ancienne déportée de 87 ans – et visites – notamment dans un monastère bouddhiste –, sous l’ombre tutélaire de Dostoïevski, Soljenitsyne ou de Tchekhov, mais aussi de Raspoutine, de Staline et des différents leaders soviétiques.  (Folio, 471 pages)

désert

Alexis de Tocqueville, Quinze jours dans le désert

Le jeune magistrat a 26 ans lorsqu’en juillet 1931 il se rend aux États-Unis pour y étudier le système pénitentiaire. Il entreprend avec un camarade un périple au cœur du Michigan à partir de Detroit. Soucieux « de visiter quelques-unes de ces tribus indiennes qui ont mieux aimé fuir dans les solitudes les plus sauvages que de se plier à ce que les blancs appellent les délices de la vie sociale », il va découvrir une nature encore vierge que les pionniers s’apprêtent à conquérir. S’il se montre « désappointé » par les Indiens croisés à Buffalo, point de départ de son voyage, ceux qu’il rencontre à Saginaw Bay, « dernier point habité jusqu’à l’Océan Pacifique », lui laissent une toute autre impression. « L’Indien est le plus philosophe de tous les hommes », note le futur auteur de De la démocratie en Amérique qui, dans ce court récit, se livre à de pertinentes comparaisons entre les deux types de civilisations. (Folio, 99 pages)

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