Poches - Policiers/thrillers
 souliers

Claude Izner, Les souliers bruns du quai Voltaire

C’est en 2003 que deux sœurs, Liliane Korb, longtemps monteuse au cinéma, et Laurence Lefèvre, auteure de deux romans dans les années 1970, se sont associées sous le nom de Claude Izner pour imaginer, dans une langue savoureuse, des enquêtes menées par le libraire Victor Legris dans le Paris de la fin du 19e siècle. Le cadre de ce dixième roman, qui se déroule en 1897, est un milieu qu’elles connaissent bien pour avoir été longtemps le leur, celui des bouquinistes des bords de Seine. Des locataires de ces grosses boites vertes leur tenant lieu d’échoppes sont successivement assassinés. Le mobile semble être un mystérieux livre ancien qui a déjà beaucoup circulé. (10/18, 357 pages)

 serpent

DOA, Le Serpent aux mille coupures

Le décor du nouveau roman policier de DOA, auteur du stupéfiant  Citoyens clandestins et, avec Dominique Manotti, de L’honorable société, est Moissac, un village du Tarn-et-Garonne. Tandis qu’il sabote les vignes de ses nouveaux voisins d’origine sénégalaise, un vieux paysan est témoin d’un triple meurtre dont les victimes sont des Colombiens. Et dont le meurtrier se planque, justement, chez ces « étrangers » ainsi pris en otages. L’enquête est confiée au colonel de la gendarmerie locale. Un suspens plein de surprises dont l’écriture évite les tics polluant trop souvent ce genre de livres. (Folio policier, 240 pages)

 

 panda

Pascal Garnier, La théorie du panda

Mort en mars 2010, l’auteur du formidable Lune captive dans un œil mort n’était pas qu’un auteur de polar. Il était, à l’instar de Simenon, un créateur d’ambiances. C’est en effet moins peut-être par leur intrigue que pour leur climat lourd, tendu, quasi oppressant que ses romans sont si singuliers. Le héros de cette Théorie du panda débarque dans une petite ville bretonne de l’intérieur des terres, grise et pluvieuse. Il s’installe à l’hôtel, se balade, commence à tisser des liens avec les autochtones. Qui se confient. Il faut dire qu’il est charmant et serviable. Et qu’il sait écouter. En plus, il fait bien la cuisine. Très bien même. Mais qui est-il ? Cette amabilité cache-t-elle quelque chose ? (Points, 182 pages)

 

 serpentdefeu

Fabrice Bourland, Le Serpent de feu

Comment une momie de onze ans d’âge, maintenue dans un parfait état de conservation, a-t-elle pu être extraite d’une pièce solidement verrouillée ? Voici le mystère auquel sont confrontés les détectives Trelawney et Singleton en ce mois de mai 1937 où l’Angleterre s’apprête à couronner le roi Georges VI. L’affaire se corse avec l’assassinat d’un membre du parti travailliste promu à un bel avenir. Dans cette enquête, il est également question de L’Aube dorée, une mystérieuse société spirite dont ont fait partie d’éminentes personnalités littéraires, des ligues fascistes qui soutiennent l’ex-roi Édouard VIII aux sensibilités pronazies et de l’occultiste Aleister Crowley. Et l’on découvre que, grâce à une drogue extrêmement puissante, un esprit mal intentionné peut prendre possession du corps d’un autre. (10/18, 310 pages)

 glacé

Bernard Minier, Glacé

Un cheval provenant d’un important haras retrouvé décapité à 2000 mètres d’altitude dans les Pyrénées + une jeune psychiatre employée dans un centre regroupant des patients dangereux, notamment un psychopathe dont l’ADN figure auprès de l’animal + un inspecteur coriace et génialement intuitif + d’autres meurtres avec les traces du même ADN = ce premier thriller de Bernard Minier qui fera frémir tous les passionnés du genre. Le lieu clos et dépaysant – une vallée isolée et enneigée – remplit bien son office d’amplificateur d’angoisse. L’atmosphère est oppressante à souhait, l’enquête rondement menée – même si un peu longuette parfois – et les scènes dans l’hôpital psychiatrique sont parfaitement rendues. (Pocket, 732 pages)

 commissaire

Georges Flipo, La commissaire n’aime point les vers

Viviane Lancier est une commissaire pas toujours aimable, célibataire malgré elle, qui se trouve trop… forte mais qui, finalement, a un cœur gros comme ça. Flanquée d’un lieutenant débutant et maladroit, mais bourré de bonne volonté et aimant ses frères humains avec une sincère ingénuité, la voilà embarrassée par un sonnet trouvé dans le sac d’un SDF mortellement agressé. Attribués à Baudelaire, ces vers fripons portent malheur à ceux qui les possèdent. Tout est réussi dans ce roman qui ne se prend jamais véritablement au sérieux. L’intrigue elle-même, passionnante, subtilement construite, comme l’écriture entraînant moult éclats de rire. Flipo manie la langue française avec un plaisir communicatif. Il a l’art du mot juste, de la pique qui fait mouche, sans une once de méchanceté, témoignant au contraire d’une franche affection pour ses personnages. (Folio policier, 302 pages)


Page : 1 2 suivante