Robert Wyatt : Les voies d'une voix

Discographie sélective

Soft Machine 1968

The Soft Machine, The Soft Machine [1er album], 1968 :

Une musique psychédélique, avec des influences du jazz et de la musique répétitive ; un dialogue entre quatre instruments solistes : un clavier, une basse, une batterie et une voix, à l'unisson ou en contrepoint. Percutant dès les premières notes (« Hope For Happiness »), posées par la voix et les drums de Wyatt.

The Soft Machine, Volume Two, 1969 :

L'humour pataphysique sur une face, une longue composition jazz-rock, obstinée et exploratoire, sur l'autre. Le jazz-rock s'invente sur le versant anglais ; la voix de Wyatt explore ses multiples modes non académiques.

The Soft Machine, Third, 1970 :

Quatre longs morceaux, un par face de ce double album ; sur une bonne partie du seul morceau chanté, son « Moon in June », Wyatt joue de tous les instruments. Sa voix y mène une longue mélopée sur fond d'exploration sonore.

rockbottom

Robert Wyatt, Rock Bottom, 1974 : le chef-d'œuvre et le tournant (voir plus haut) ; chaque morceau est un monument, des deux longues parties de « Little Red Riding Hood Hit the Road » aux deux pièces jumelles « Alifib/Alife », dédiés à sa compagne Alfreda Benge, qui illustre toutes ses pochettes et deviendra sa parolière.

Robert Wyatt, Old Rottenhat, 1985 :

Un album « maison ». À nouveau Wyatt joue de tous les instruments : les percussions claires, les claviers aux sonorités électroniques, quasi « cheap », la voix dont brille et vibre la fragilité, sur des mélodies d'une grande beauté (« The Age of Self », « The British Road », « Gharbzadegi », « P.L.A »...). [Cet album est repris tout ou partie sur Compilation, 1990, et Mid-Eighties, 1993.]

Robert Wyatt, Shleep, 1997 :

Dans les années 90 Wyatt prend son temps pour produire de nouveaux albums. Après Dondestan en 1991, Shleep voit à nouveau Wyatt faire appel à des musiciens-accompagnateurs (dont Brian Eno, Philip Catherine, Paul Weller, Phil Manzanera). La musique y trouve une variété d'orchestration qui sert bien la richesse vocale de Wyatt et son inventivité mélodique et stylistique.

robertwyattcomicopera

Robert Wyatt, Comicopera, 2007 :

Le dernier opus en date, après Cuckooland en 2003. Un album construit en trois « actes », avec une dominante de rythmes jazzy, mais très variés (« Cancion de Julieta », sur un texte de Lorca, renoue avec les ambiances orchestrales de Rock Bottom). Les discrètes marques du temps exacerbent les multiples qualités de la voix : polyphonique sur « Be Serious » ; tendue et tragique sur « Out of the Blue » ; nonchalante, comme chantée au fond d'un pub, dans « A Beautiful Place » ; empreinte d'une touchante fêlure sur fond de cuivres souples et discrets dans les superbes « A.W.O.L. » et « You You ». Chaque chanson est un monde musical, vocal et émotionnel en soi.

 

Gérald Purnelle
Août 2009
 
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Gérald Purnelle enseigne les formes poétiques modernes à l'ULg. Ses recherches actuelles ont pour principal objet la métrique, l'histoire des formes poétiques et la poésie française des XIXe et XXe siècles.


 

 Voir aussi l'article Around Robert Wyatt par Michel Delville


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