Henri Pousseur

Henri Pousseur en quelques mots

Avec Henri Pousseur, la ville de Liège a eu le grand privilège d'accueillir une quatrième figure essentielle de l'histoire de la musique occidentale. Avant lui, Johannes Ciconia au tournant du Moyen-Âge et de la Renaissance, André-Modeste Grétry au XVIIIe siècle et César Franck au XIXe siècle avaient aussi été de ces créateurs dont les apports et les choix esthétiques avaient influencé toute une génération de leurs contemporains.

Henri Pousseur fut avant tout un compositeur essentiel. Après s'être imposé comme un des grands représentants de la musique sérielle, il s'est aventuré dans tous les domaines de la musique de la seconde moitié du XXe siècle : musique électronique, musique électro-acoustique, œuvres « mobiles »... Il est aujourd'hui considéré comme le fondateur du postmodernisme musical, entre autres avec Repons (1960) et Votre Faust (1968), deux œuvres dont l'exécution requiert la participation du public.

Pousseur est aussi une figure historique. Comme d'autres musiciens belges avant lui, il fut, à la fin des années 1940, l'un des premiers à retisser des liens artistiques entre France et Allemagne. Parfait bilingue, humaniste convaincu, il fut l'interface entre deux autres figures essentielles de la musique contemporaine : Pierre Boulez et Karlheinz Stockhausen. Alors que la Grande Région devient aujourd'hui une réalité politique et académique, on peut affirmer qu'il fit œuvre de précurseur.

Henri Pousseur fut aussi très influent comme pédagogue. Au Conservatoire de Liège puis à l'Université de Liège, où il enseigna de 1975 à 1994, il s'est imposé comme le champion du décloisonnement des champs esthétiques. Au Conservatoire, il créa les cours d'improvisation, de musique électronique ou de jazz, tandis que dans notre université, il fonda au sein du département d'Information & Communication, une section d'Art et Science de la Musique. Y furent accueillis des étudiants de toutes provenances avec lesquels se sont noués de très fructueux échanges.

Il faut aussi signaler que Henri Pousseur fut un magnifique être humain. Dans les cours qu'il dispensa à l'Université, ses étudiants ont pu apprécier son inépuisable curiosité, sa générosité et son humanité. Il avait en outre un inépuisable pouvoir d'émerveillement qui lui permettait de délivrer des œuvres pleines d'optimisme, même dans les situations les plus difficiles.

Christophe Pirenne

À lire

Henri Pousseur : son parcours, par Pascal Decroupet

 

À voir 

Interview vidéo de Pierre Bartholomée : Pousseur compositeur hors normes

Interview vidéo de Marie-Isabelle Collart : Pousseur curieux de tout

 

 

 

Henri Pousseur  Henri Pousseur Henri Pousseur

 

IMAGES SONORES / 11e festival de musique électronique live

19, 20, 21 novembre 2009
Ancienne Église Saint-André, place du Marché, Liège


Dans le cadre de ce festival, le vendredi 20 novembre à 20h30, sera organisée une soirée hommage à Henri Pousseur

Georges-Elie Octors, direction / Marianne Pousseur, voix / Jean-Pierre Peuvion, clarinettes / Michel Massot, tuba / François Deppe, violoncelle / Brigitte Foccroulle, claviers & piano solo / Gerrit Nulens, percussion / CRFMW, informatique musicale et électronique live

  •  Henri Pousseur, Stèle à la mémoire de Pierre Froidebise, au cœur de 3 Paysages planétaires : Chamanes sahéliens, Ethiopie brésilienne et Vietnamibie (2008 et 2005 ; clarinette basse solo et électroacoustique)
  • Michel Gonneville [Canada], Chute / Parachute (1989), œuvre sélectionnée lors de la Tribune internationale des compositeurs (piano et sons électroniques)
  • Henri Pousseur, Sur le Qui-vive, sur des textes de Michel Butor (1985 ; voix, clarinette, tuba, violoncelle, claviers, percussion et sons enregistrés)

 

 

Voir aussi l'Hommage à Henri Pousseur, par Alain Delaunois, publié au moment du décès du compositeur