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Herman Teirlinck

12 janvier 2012
Herman Teirlinck

Herman Teirlinck : caméléon de la littérature flamande

photo AMVC-Letterenhuis Antwerpen 
terlinck

Lorsqu'il s'agit de présenter la personnalité et l'œuvre de Herman Teirlinck (1879-1967), les aperçus historiques recourent le plus  souvent au substantif ‘protée'. Un terme qui définit parfaitement cet homme perpétuellement inquiet, qui n'a cessé d'exploiter ses multiples talents dans tout un éventail de domaines.

Unique fils du romancier et dramaturge Isidoor Teirlinck, Herman passa sa jeunesse dans un milieu intellectuellement et culturellement privilégié, fait rare dans une littérature flamande dominée à l'époque par des autodidactes issus de la petite bourgeoisie. Après des études inachevées en médecine et en philologie germanique, Teirlinck travailla initialement comme fonctionnaire et professeur à la ville de Bruxelles.  Ensuite, il exerça plusieurs fonctions dans le secteur privé, tout en continuant à enseigner dans plusieurs institutions à Bruxelles et à Anvers.

À plusieurs reprises, Teirlinck a participé activement à des revues qui ont joué un rôle clé dans le renouveau de la littérature flamande. Ainsi, il était membre du comité de rédaction de la revue littéraire et culturelle Van Nu en Straks (De Maintenant et Tout à l'Heure, 1896-1901), catalyseur d'une modernisation et internationalisation profondes, pour ensuite devenir rédacteur-en-chef de la revue Vlaanderen (1903-1905) qui lui succéda. En 1946, à l'âge de 67 ans, il reprenait la direction du Nieuw Vlaams Tijdschrift (Nouvelle Revue Flamande), revue littéraire d'inspiration socialiste, dont il ouvrit les colonnes à des jeunes écrivains novateurs comme Louis Paul Boon et Hugo Claus.

En tant que prosateur, Teirlinck fit ses débuts comme conteur impressionniste. Au début du 20e siècle, il publia des romans très influents comme Mijnheer J.B. Serjanszoon, orator didacticus (1908) et Het ivoren aapje (Le petit singe d'ivoire, 1909), échantillons parfaits du dilettantisme international. Dans les années 1940-1950, Teirlinck publia des romans ‘vitalistes' d'un très haut niveau, comme Maria Speermalie (1940) et Het gevecht met de engel (Le combat avec/contre l'ange, 1952), pour terminer sa carrière de romancier avec  Zelfportret of Het galgemaal (Autoportrait ou Le repas d'adieu, 1955), une autocritique assez impitoyable

Homme à multiples visages, dilettant et poseur de par sa nature, Teirlinck a dès ses débuts fait preuve d'une grande fascination pour le théâtre. Dans ce domaine également, il assimilait rapidement les tendances les plus modernes, ce qui l'a amené à écrire et mettre en scène, dans les années 1920, plusieurs pièces de théâtre d'inspiration expressionniste, comme De vertraagde film (Le film au ralenti, 1922) et De man zonder lijf (L'homme sans corps, 1925). Après la Seconde Guerre mondiale, il fonda une école de théâtre, rebaptisée ‘Studio Herman Teirlinck' après sa mort, qui a formé plusieurs générations d'acteurs flamands.

La maison de Teirlinck à Beersel (au sud de Bruxelles) est actuellement un musée consacré à l'écrivain et une galerie d'art.

ivorenaapje gevechtengel zelfportret

Erik Spinoy

 

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