Baal

Le Théâtre National présente, en collaboration avec le Théâtre Antigone et le KVS, Baal de Bertolt Brecht, mise en scène de Jos Verbist et de Raven Rüell, distribution flamande et wallonne, pour deux séries de représentations en néerlandais et en français.

De l'école vers le théâtre

Adaptation de la première pièce d'un très jeune Bertolt Brecht – alors qu'il n'avait que 20 ans ! –, la compagnie flamande Theater Antigone nous propose le spectacle Baal. Le projet présente des origines pour le moins originales. Professeurs assumant une double charge au Conservatoire de Liège et au RITS de Bruxelles, les metteurs en scène flamands Raven Ruëll et Jos Verbist décident de mêler des étudiants issus des deux écoles. Au final, trois acteurs flamands et quatre francophones sont inclus dans la distribution. Jos Verbist s'explique sur les origines de ce choix :

« Au-delà du fait que [Raven Ruëll et lui-même] voulions depuis longtemps travailler avec des acteurs francophones, nous avons senti que les étudiants avaient un désir ardent d'apprendre le néerlandais et de jouer dans cette langue. Trois des quatre acteurs francophones avec qui nous voulions collaborer étaient déjà en train de travailler au Théâtre National. De là est née l'idée de travailler sur une coproduction, qui a débouché au final sur deux projets : Life/Reset et Baal. Cette collaboration est née, d'une part, d'affinités artistiques et, d'autre part, du souhait de donner une chance à de jeunes créateurs et acteurs »1.

Voici donc un spectacle donnant la part belle aux nouvelles générations d'acteurs, pour la plupart fraichement sortis des écoles, et qui montre comment les milieux pédagogique et professionnel peuvent entretenir des relations étroites et enrichissantes.

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Une distribution, deux langues de jeu

Pièce jouée plus de 40 fois aux Pays-Bas et en Flandre, Baal est présentée pour la première fois en territoire francophone, et ce dans deux versions : néerlandaise avec surtitres en français et française avec surtitres en néerlandais. Fait exceptionnel, acteurs flamands et francophones ont dû apprendre à jouer dans une langue qu'ils ne maitrisaient pour la plupart pas. Le premier effort a été donné par les acteurs francophones, Vincent Hennebicq en tête, acteur issu du Conservatoire de Liège qui interprète le rôle principal. Comme l'explique Jos Verbist, les répétitions se sont, la plupart du temps, déroulées en néerlandais ; ce qui a impliqué de la part des acteurs francophones une reconsidération totale de la manière dont porter le matériau textuel. Une prestation exceptionnelle qui a le plus souvent ravi la critique flamande, à l'image de Els Van Steenberghe du magazine Knack :

« La plus grande surprise vient des interprètes français (sic). Surtout parce que les acteurs francophones ne commencent pas de la meilleure des manières pour la première. Probablement étaient-ce les nerfs qui faisaient résonner trop fortement leur accent français.  Durant les premières scènes, les acteurs francophones se débattaient plus avec le néerlandais (qu'ils maitrisaient pourtant relativement bien) qu'ils ne plantaient des personnages puissants. Ce brouillard de nervosité laissa pourtant la place à leur jeu en cours de chemin. Ce qui suivit était du théâtre divin »2.

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1 Propos de Jos Verbist. Site internet de Theater Antigone, http://www.antigone.be/, Je traduis.
2 Els Van Steenberghe, "Theater : Baal, Theater Antigone en Théâtre National", Site internet de Knack, http://focus.knack.be/entertainment/podiumkunsten/els-van-steenberghe/theater-baal-theater-antigone-en-theatre-national/opinie-1194971007906.htm. Je traduis.
 

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