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Fèves de Rome

13 septembre 2011
Fèves de Rome

Lancelot de Casteau nous offre la première variante par étymologie populaire de « fève de rame »1. Mais que sont exactement ces fèves ? Le dictionnaire d'Antoine Furetière – 1690 – nous apprend qu'il s'agit du petit haricot blanc :

Fèves de Rome. On appelle ainsi à Metz & dans toute la Lorraine, les haricots & les fèves blanches & petites, qu'en France on appelle communément fèves de rame : sans doute parce que leur tige étant foible, on l'appuye contre un bâton, ou contre un rameau ; au lieu que la tige des grosses fêves est assez forte pour se soutenir d'elle-même. Je ne sais si ce qu'à Metz & en Lorraine on a appellé fèves de Rome, cette première sorte de fèves, ne viendroit point de ce qu'on y a supposé que les premieres y étoient venues de Rome. Mais ce qu'il y a de certain, c'est que les Allemans, qui appellent welsch saladt, c'est-a-dire salade Romaine, la laitue Romaine, appellent aussi welsch bone, c'est-dire fèves Romaines, les fèves de Rome, ou de rame2.

En 1651, Nicolas Bonnefons décrit les fèves blanches, mais ne précise pas qu'elles peuvent s'appeler « fèves de Rome » :

Les petites fèves de haricot, ou callicot, ou bien fèves rottes, sont de deux espèces : de blanches, et de colorées, parmi lesquelles il y en a aussi de blanches : mais plus petites, et rondes que ne sont pas les grandes blanches. (...) Quant aux blanches qui sont ramées : d'autant qu'elles montent au haut de leurs rames, & sont longtemps à toujours porter, il sera bon de cueillir les gousses que vous verrez être sèches, à cause qu'elles ne mûrissent pas toutes en même temps et qu'il en peut arriver deux inconvénients ; le premier, qu'étant passées de mûrir, la gousse s'ouvrirait à la grande chaleur du jour et laisserait tomber les fèves qui sont dedans ; et le second, que s'il venait de grandes pluies, le parchemin d'icelle gousse étant mouillé, il s'attacherait aux fèves, par une certaine glus qui s'y fait, et ne s'en détacherait plus, endommageant les fèves par un moisi qui les tâcherait, et les rendrait désagréable à la vue, & encore plus au manger : outre que l'on serait obligé de les écosser à la main, ce qui serait perdre beaucoup de temps3.

Ingrédients

150 g de haricots blancs secs

Mise en place

  • Laisser tremper les haricots 12 heures.

 
1 Marie-Guy Boutier, Jean-Pierre Chambon, « Des biets ou lombardeau », la langue d'un écrivant belgoroman du début du XVIIe siècle, Revue de linguistique romane, t. 58, 1994, p. 313
2 Antoine Furetière, Dictionnaire universel, t. 2, La Haye, Rotterdam, 1690.
3 Nicolas de Bonnefons, Le jardinier françois, Amsterdam, 1661, p. 211-214.

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