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Michèle Fabien

06 septembre 2011
Michèle Fabien
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Michèle Gérard (Fabien est un pseudonyme) est décédée tragiquement en 1999, laissant une oeuvre théâtrale forte d'une quinzaine de pièces et d'adaptations scéniques, essentiellement consacrées au problème de l'identité féminine. Ses réflexions aiguës sur le théâtre, sa participation à la création de « L'Ensemble théâtral mobile » et à la revue Didascalies, son enseignement à l'INSAS, son travail de dramaturge avec Jean-Marie Piemme et avec Marc Liebens, après des études de Romanes (un mémoire consacré aux scènes de déclaration d'amour) et un doctorat sur « Ghelderode, une dramaturgie de l'étouffement », en font une figure de tout premier plan dans la théorie et l'histoire du théâtre en Belgique.

Revisitant les grands mythes ou les grandes figures de la mémoire collective, Fabien interroge la face cachée des stéréotypes et de l'Histoire en laissant advenir à la parole toutes celles que la tradition avait frappées de mutisme ; Jocaste, Charlotte (l'impératrice du Mexique), Bérénice et tant d'autres sortent alors de leur royaume d'ombres pour interroger "le désarroi de notre temps et de notre Occident". Tout en continuant son activité de critique et de dramaturge, Michèle Fabien est venue à l'écriture personnelle dans les années 80, pour mettre en mots la question du désir et de son ambivalence, celle du désespoir historique aussi. Elle ne cessera encore, dans tous ses écrits, d'interroger le problématique statut des femmes, déchirées entre absence, formes de folie ou perdition sociale (comme Berthy Albrecht ou Claire Lacombe).

Danielle Bajomée

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 « Je suis ta mère, Oedipe. Mes mains descendent le long de mon corps nu, car je suis nue, Œdipe, n'oublie pas. Mes mains ensemble sur mon sexe, humide et gonflé. Tu te souviens, ce sexe dont tu as aimé le goût et l'odeur. Tout cela reste, Œdipe, rien n'a changé. Tu peux encore tout reconnaître en moi. Je m'appelle Jocaste. » (Jocaste, 1981)

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