Née à Herstal le 28 septembre 1930, décédée accidentellement à Herstal en septembre 1959. Après des études de philologie romane à l'Université de Liège, elle avait obtenu un mandat d'assistante à l'Université au service de Fernand Desonay et entamé une thèse sur Colette (son mémoire de licence portait sur Le Souci de l'expression chez Colette ; publié à l'Académie Royale de langue et de littérature françaises). Plusieurs prix scientifiques et de poésie.

Jeune poète prometteuse mais discrète, Nicole Houssa n'a pas eu le temps de publier de recueil. Comme un collier brisé, choix limité parmi tous ses poèmes posthume, a paru en 1960, avec une préface de Jean Cocteau.

La poésie de Nicole Houssa se situe entre le classicisme et une inspiration fluide voire évanescente d'images riches qui évoquent parfois les contes ou les comptines. Elle est hantée par le pressentiment de la mort, par la recherche du désir impossible et le sentiment de l'échec.

 Gérald Purnelle

Près de mon Pont Maghin
Mon pont tissé de pluie, de brume, de fumée
Une péniche attend au grand nom d'Espérance.

Espérance, doux leurre, haillon dépenaillé
Ton anneau seul se rouille aux attaches du quai
Ta figure de proue
A gardé la couleur des suicides manqués.

Espérance, mon havre, haute épave ignorée
Enlisée en la boue d'écluses de passage
Espérance, péniche vaine au ras du quai
Péniche hasardeuse et de folle rencontre...

(Comme un collier brisé)

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