Rose-Marie François écrit et traduit, et c'est un peu la même chose, car les poèmes, leur amorce en tout cas, des mots, des vers qu'elle va filer, broder, lui viennent d'ailleurs, comme ces poèmes dits originaux qu'elle recrée. Elle a grandi bilingue contrariée (picard non admis) et s'est, du coup, immergée dans les langues, bien avant la mode de l'immersion. Elle vit en quatre ou cinq langues, et en manie une dizaine d'autres, dont le suédois, le hongrois et le letton. D'où ce trafic fascinant : facilité étonnante à retrouver en français la musique de textes étrangers, et traduction de ses oeuvres à elle, souvent d'ailleurs avec sa complicité, dans une multitude de langues. Après quatre recueils publiés dans les années 1970 et début 1980, à partir de 1996 presque chaque année est marquée par la parution tantôt d’un recueil de poèmes, tantôt de textes en prose, aux titres toujours évocateurs, parfois teintés d’oxymore, comme Portrait de l’avenir en passant (2010) ou Course lente avant l’aurore (2015).
Diplômée de Philologie germanique à l'Université de Liège du temps où les études se faisaient en trois langues étrangères, membre du FERULg (Femmes-Enseignement-Recherche), elle a enseigné la traduction littéraire dans le cadre du 3e cycle en traduction de notre université. Sa fibre pédagogique la pousse à expliquer, présenter, commenter, mais aussi dire ses textes, avec tout son corps, comme elle les écrit. À moins que ce ne soit le contraire.
Christine Pagnoulle
Guérir Guérir : s'éloigner de la dissonance une pierre polie, humble et grise, On les imagine, courant, libres s'appellent dans la vallée. Les merles et demande un brin de persil. (La Saga s'Îchanâs) |
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