Thibaut Binard

Thibaut BinardParc Royal Bruxelles 2005 09

Thibaut Binard est né en 1980. Il a vécu à Liège et dans beaucoup d'autres lieux. Licencié en Philosophie, il a consacré son mémoire à Proust : « La notion de point de vue dans La Recherche du temps perdu ». Sa vie fut passionnément habitée par l'écriture. Depuis l'adolescence, la poésie n'était pas à ses yeux une fin, mais un instrument dont il travaillait l'intensité, le caractère et la précision. Ses premiers poèmes ont paru en revue, en Belgique et en France. En exergue de son second livre, Thibaut cite Cioran : « Le Réel me donne de l'asthme ». En mai 2005, dans une lettre à Colette Lambrichs des Éditions de La Différence, il décrivait ainsi le projet de ce livre : « Diagonal doce est composé de deux parties majeures : La fanfare des amibes et Les chiens de la diagonal doce. La première s'attache d'abord à mettre en scène l'envoûtement et la perplexité douloureuse qui caractérisent au plus profond la passion amoureuse, puis ensuite à réaliser une série de portraits, de caractères, d'attitudes figurées dans leurs pigments, dans leur saveur. La seconde ouvre des portes sur le portrait d'un monde plus physique mais tout aussi magique – et déroutant par rapport à ce qu'on appelle communément « le monde de tous les jours » –, celui du voyage, ou d'un voyage, et de la découverte qu'il amène à lui. »

 

Son premier livre, Lancer, est paru à Bruxelles chez Maelström en 2007. Diagonal Doce, livre né de son voyage en l'Amérique latine, a été publié aux Éditions de la Différence de manière posthume, en 2008. Thibaut Binard est mort le 16 septembre 2005. Il a laissé de nombreux poèmes, des notes, des lettres et deux romans.

Karel Logist

Quand s'éteindront, môme royal, ces lèvres froncées, recueil­lies en sphère, ces lèvres ourlées de viande tendre, ces enlu­minures préservées ? Quand perdras-tu, comme ce cheval dans la montagne, dévoré par les rapaces, ta toison coquine ? Quand deviendra-t-elle rare, étique, entrecoupée de chair orange ? Quand apitoieras-tu ? Les ailes, tu le sais, fondent avec le temps, se décollent et briseront l'élan de ta course mitoyenne. Tu sortiras du cocon, le môme, je le sais bien. Dans un moment, comme le temps passe ! tu seras gagné à ton tour par le côté café-cigare et ton air féminin et bougon ne contentera plus. Môme royal, apprends ceci : les enfants meurent et se dévorent. Il ne reste plus d'eux qu'une ou l'autre photo
Coiffée d'un nid d'épines
À l'odeur de violette.
Thibaut Binard - Diagonal doce Thibaut Binard - Lancer

 

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