L'autre Fragonard

Diffusion du film le 28 octobre 2011 à 21h06 sur la RTBF, La Trois.

Ainsi que le 10 décembre à 21h30 sur Arte dans "L'aventure humaine".


 

À l'oreille, son nom évoque davantage les toiles que les corps disséqués. Pourtant, l'anatomiste français Honoré Fragonard a autant marqué le siècle des Lumières que son cousin germain, le peintre Jean-Honoré Fragonard. Le docu-fiction du Liégeois Jacques Donjean entend réhabiliter le caractère exceptionnel du travail de conservation de Fragonard. Un film réalisé en partenariat avec l'ULg.

 

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Honoré Fragonard (1732-1799) est longtemps resté un personnage énigmatique. Il n'en reste pas moins l'un des scientifiques qui participèrent aux avancées du siècle des Lumières. Chirurgien de formation, premier professeur d'anatomie de la toute première école vétérinaire au monde – celle de Lyon en 1762 – puis de sa cadette, l'École vétérinaire d'Alfort en 1766, il a longtemps été éclipsé par le prestige de son cousin, le peintre Jean-Honoré Fragonard (1732-1806). Si nous possédons peu de sources concernant Honoré Fragonard (pas de portrait, pas de mémoires et peu de traces écrites), nous pouvons toutefois le pister, car il a laissé des œuvres tout au long de son parcours. Les plus célèbres sont ses écorchés, des pièces anatomiques aujourd'hui conservées au musée Fragonard de l'École nationale vétérinaire située à Maisons-Alfort, dans le Val-de-Marne. Ces coupes anatomiques d'une rare qualité ont pu traverser les siècles grâce à une méthode de conservation qui reste, encore aujourd'hui, entourée d'un certain mystère.

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Le cinéaste liégeois Jacques Donjean a souhaité se plonger dans l'esprit du siècle des Lumières et partir à la rencontre de la personnalité complexe d'Honoré Fragonard. En résulte un docu-fiction de 52 minutes qui retrace les moments clé de la vie méconnue du chirurgien et dresse le portrait d'un pionnier de la connaissance et de l'étude du corps humain. Diplômé de l'IAD, Jacques Donjean a déjà travaillé pour la télévision, réalisant des reportages ainsi qu'une série de documentaires sur la Révolution française en Belgique. Réalisateur et scénariste, il a signé plusieurs courts-métrages, dont certains récompensés pour la qualité de leurs effets spéciaux. Pour Fragonard, son premier long-métrage, il s'est adjoint les conseils éclairés de son ami historien Philippe Raxhon. « Partir à la rencontre du 18e siècle dans le cadre d'un film qui reconstitue cette époque est un exercice tout à fait stimulant pour un historien », confie-t-il. Le temps de la préparation du film et du tournage, Philippe Raxhon s'est donc frotté à nouveau au métier de conseiller historique, déjà apprivoisé lors de projets audiovisuels, et s'est attelé à l'écriture du scénario ainsi que des dialogues du film.

L'ancrage éminemment liégeois du projet est également à souligner. Tarantula, la société de production, a noué un important partenariat avec l'Université de Liège. Le tournage a ainsi bénéficié de facilités logistiques et de l'aide de la faculté de médecine vétérinaire et du département d'anatomie humaine, qui a ouvert l'accès de son ancien institut liégeois situé rue de Pitteurs. Il possède une ancienne table de dissection et l'un des rares auditoires verticaux d'Europe, et reste à ce jour un témoignage unique de la pratique médicale de l'époque. D'autres séquences ont été tournées à l'été 2009 au palais des Princes-Evêques (pour les intérieurs aristocratiques), au musée d'Ansembourg (pour les décors bourgeois), au château de Barvaux en Condroz, au château de Warfusée, sans oublier, en France, l'École vétérinaire de Maisons-Alfort, qu'Honoré Fragonard a abondamment fréquentée.

 

 

 

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