Le Musée de sciences naturelles, la biodiversité illustrée et expliquée

Nonobstant ces aspects primordiaux, c'est dans la valorisation auprès des publics que les collections animales vont vraiment se révéler porteuses de message, surtout lorsqu'elles sont utilisées par des institutions scientifiques. En effet, les buts premiers de la constitution de ces collections vont pouvoir être magnifiés. En tout premier lieu, en illustrant au mieux la biodiversité, mais, surtout, en nous en rapprochant. En donnant un maximum d'information sur chaque pièce, sur chaque groupe, tout en essayant de ne pas tomber dans l'étalage encyclopédique parfois rébarbatif. En mettant certaines pièces en scène, pour illustrer leur mode de vie, ou en complétant cette approche par des documents audiovisuels. En pensant à tous les publics, par exemple en permettant aux malvoyants, dûment encadrés, de toucher des pièces dédiées à cet effet, pour qu'ils conceptualisent certaines réalités jusqu'alors incompréhensibles.

 

 muséum
Grâce à des formations spécialisées, nos biologistes veulent interagir avec tous les publics
(ici, des malvoyants), pour leur faire percevoir la réalité du monde animal.

En montrant la richesse de notre environnement, même en milieu urbain. Pour que des animaux très communs, tel le loup, soient enfin perçus de manière cohérente, ne serait-ce que dans leur taille réelle, ou leur abondance relative, actuelle ou passée. En présentant des animaux de groupes moins connus, voire quasi inconnus du grand public, mais en montrant ce qui les rapproche ou les différencie les uns des autres, en suscitant les comparaisons. En expliquant les grands principes qui sous-tendent la classification des espèces, la nécessité de les différencier et de les nommer. En détaillant aussi tous les aspects qui nous relient à ces groupes animaux, qu'ils soient purement zoologiques, ou plus largement culturels.

Dans une institution universitaire, ces missions de base pourront être réalisées, comme elles devraient l'être partout. Mais la collaboration avec nos équipes de recherche permettra d'aller bien plus loin dans la communication et le passage d'informations, en abordant des sujets pointus ou inédits. Le muséum pourra aussi s'investir dans les sujets d'actualité, faisant l'objet de débats parfois houleux où l'avis pondéré des scientifiques est salutaire, telles les conséquences du réchauffement climatique ou les théories de l'évolution face à l'obscurantisme créationniste. Enfin, la préservation et l'exposition de spécimens représentatifs de la faune mondiale permettent de visualiser la biodiversité, et donc la réalité des liens qui unissent toutes ces espèces et leurs ancêtres communs, illustration de l'évolution. L'espèce humaine n'échappe pas à cette communauté d'origine, l'être humain est, au départ, une espèce animale comme une autre. Rappeler cette appartenance et repositionner l'homme à sa juste place, et pas au centre du monde, est aussi un rôle décisif du muséum. On ne peut pas envisager les particularités culturelles, qui font de nous Homo sapiens sans garder à l'esprit cette réalité zoologique.

On perçoit donc bien que le Muséum ne va pas être un simple spectacle récréatif. L'utilisation du matériel biologique au sein des institutions de diffusion des connaissances va permettre à l'homme de découvrir – ou de redécouvrir – le monde animal dont il pourrait se sentir éloigné. Le muséum possède le matériel et les compétences pour illustrer les phénomènes biologiques de façon didactique et claire à tous les publics. On peut ainsi chasser les idées reçues partout où elles se cachent pour que chacun puisse se retrouver, apprendre, en savoir plus. Il faudra donc, en sus de cette ouverture d'esprit, fournir les moyens ou les pistes pour continuer cet enrichissement culturel, et susciter la réflexion sur des messages essentiels, tels que la préservation de ce patrimoine.

 

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