Le Musée de sciences naturelles, la biodiversité illustrée et expliquée

Les collections de sciences naturelles

Parmi les collections de sciences naturelles, les collections de zoologie sont liées à notre besoin de comprendre le monde animal qui nous entoure, d'en étudier les témoins. On pourrait considérer les peintures pariétales des grottes préhistoriques comme les premières manifestations de cet intérêt et de cette connaissance, car ces œuvres sont remarquables de précision. Elles nous informent aussi sur des espèces aujourd'hui disparues.

Parallèlement, il est probable que la sédentarisation de nos ancêtres s'est rapidement accompagnée de la capture de spécimens vivants. Depuis lors, toutes les civilisations se sont essayées à l'acclimatation de diverses formes de vie animale, que ce soit dans un but d'asservissement pour l'accomplissement de tâches domestiques ou pour l'élevage, ou dans un but d'agrément.

L'acclimatation de ces animaux, ou leur représentation, peut aussi rencontrer des buts très variés et non exclusifs, tels que la découverte, l'exotisme, l'enseignement didactique, relever du sacré ou de l'expression du pouvoir, voire du snobisme. Ainsi en a-t-il été dans nos régions de l'arrivée d'éléphants à Aix-la-Chapelle à l'initiative de Charlemagne. Ou encore, comme partout ailleurs, de la constitution de cabinets de curiosités par les autorités, dont Guillaume d'Orange, fondateur de notre université, et donateur de nos premières collections.

Dans la volonté de ces premiers collecteurs figurait la compréhension de la diversité de ces formes de vies, associée à de nombreuses tentatives de classification, généralement logiques, le plus souvent anthropomorphiques, mais aussi parfois totalement arbitraires, telle la Scala Naturae.

Regrettons toutefois que cette volonté de connaître et de montrer le monde « animal » se soit accompagnée de dérives particulières. Notamment par la présentation d'ethnies humaines, acclimatation souvent sommaire de populations éloignées, maintenues en captivité dans des environnements plus ou moins reconstitués, ou par l'incorporation d'objets ou de pièces humaines dans les vitrines animales. Intégrer l'histoire de l'homme au sein de collections zoologiques, avec les autres Hominidés, est une réalité scientifique ; l'exposer comme curiosité serait plutôt une dérive dégradante, aujourd'hui disparue, mais pas depuis bien longtemps, et encore tentante pour certains.

Avec les grandes missions de découverte des 18e et 19e siècles, ces collections sont devenues plus riches, plus étudiées, mieux comprises, et mieux conservées. Lorsqu'elles ont été rendues accessibles au plus grand nombre, ces collections ont dépassé le stade de pièces d'étude et ont progressivement acquis une valeur didactique de plus en plus évidente. On retrouve donc bien ici les principales fonctions d'un musée, quel qu'il soit : l'acquisition, la conservation, l'étude et la valorisation de ses collections.

Ces collections ont pour but de préserver notre perception des formes de vie, et notamment après la mort des individus. Elles se composent essentiellement de pièces plus ou moins dures : os, dents, coquilles, bois ou cornes, œufs, peaux tannées, plumes, écailles... mais aussi de squelettes reconstitués, d'animaux naturalisés ou conservés en fluide. À côté de ces restes figureront d'autres traces (dessins, photos, moulages, empreintes, modèles en cire, verre ou autres matériaux, etc.), représentations de la réalité animale par l'esprit humain, mais aptes à compléter notre compréhension de ces êtres. Elles vont, non seulement être des témoins tangibles de cette vie animale, mais aussi permettre d'en donner une image plus ou moins complète à destination de tous les publics.

 muséum
 Près de vingt mille pièces de toutes sortes sont présentées afin de faire découvrir la vie animale au public.

 

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