Les marchés liés aux animaux de compagnie
famille

Depuis dix-sept mille ans, l'homme partage sa vie avec des animaux domestiqués. Les relations  qui les unissent ont évolué au cours des siècles et aujourd'hui le bien-être de l'animal est mis en avant. Les animaux de compagnie font désormais partie intégrante de la famille. Certains peuvent dépenser des sommes folles pour leur compagnon car en dehors de son prix d'achat et d'entretien, il existe un important marché lié à ces amis à poils, plumes ou écailles. Pourquoi entendons-nous parler de luxueux hôtels pour chiens alors que la crise économique est omniprésente ? Que représente le marché des animaux de compagnie  d'un point de vue relationnel et financier ?

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De la domestication à l'animal enfant

La relation approfondie de l'homme avec l'animal a débuté 15000 ans avant J.C. avec la domestication du chien, suivi par d'autres espèces au cours des millénaires. D'abord considérés comme des machines, des objets privés de conscience et de pensée, les animaux sont aujourd'hui toujours considérés, aux yeux de la loi, comme des biens, mais de nombreuses lois protègent leur bien-être et punissent les sévices perpétrés envers eux. Ils sont souvent décrits par leurs propriétaires ou par les associations qui les défendent comme égaux de l'homme, ne pouvant être traités comme des machines ou outils de production. Leur bien-être est de plus en plus mis en avant, parfois même avant celui des êtres humains qui les possèdent.

Parmi les nombreuses espèces animales domestiquées, il convient de faire une différence entre les animaux de compagnie qui reçoivent la protection de l'homme en échange de leur seule présence,  les animaux de rente qui fournissent un travail ou une production et les animaux de laboratoire qui sont utilisés pour des expérimentations scientifiques.

lapin

Alors que la relation avec un animal de compagnie est souvent basée sur l'affectif, les relations avec l'animal de rente ou de laboratoire sont plus limitées affectivement et ne seront pas approchées dans cet article. La classification n'est pas toujours évidente et varie en fonction des cultures ou des expériences personnelles : le chien est un animal de compagnie, ici, mais il est également élevé pour sa viande en Asie ; le lapin, quant à lui, se retrouve aussi bien dans nos assiettes que dans des cages aménagées avec amour dans les foyers.

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Il y a 60 ans, il n'y avait pas de grands marchés liés aux animaux de compagnie. La plupart du temps, le chat était là surtout pour chasser les souris, les chiens pour protéger des voleurs, et les furets servaient à la chasse. Aujourd'hui, l'animal de compagnie est très souvent considéré comme un membre de la famille à part entière, comme un bébé ou un ami. D'ailleurs, beaucoup d'animaux portent des prénoms humains et certains possèdent des profils sur des sites communautaires (DogBook, CatBook, DogCatBook.be, Animal attitude...). Le marché a évolué en même temps que la relation : de la naissance au décès de l'animal, le propriétaire met aujourd'hui la main au portefeuille et dépense parfois des sommes astronomiques pour son « bébé ».

L'achat et l'entretien

Le premier aspect du marché concerne l'élevage et la vente d'animaux. Même s'il est souvent possible de se procurer des animaux de compagnie gratuitement via des particuliers, de nombreux éleveurs professionnels ou semi-professionnels vendent des animaux à des prix variant de quelques euros pour des petits rongeurs et poissons à plusieurs milliers d'euros pour certains aras (espèces de perroquets) voire même plus de cent mille euros pour des koïs (poissons asiatiques) extrêmement rares.

alimentation

Mais l'achat de l'animal ne représente qu'une petite partie des frais. La plupart des animaux de compagnie demandent un habitat particulier : cage, aquarium ou terrarium agrémentés de divers accessoires : pompe, filtration, chauffage, lampe à UVB, biberon, bac à sable, nid... Même pour les animaux vivant en liberté dans la maison, les litières, gamelles, colliers, harnais et laisses sont des achats nécessaires.

Ensuite, viennent les frais de nourriture. L'industrie du petfood (aliments pour animaux de compagnie) représente un énorme marché mondial. Des dizaines de milliards d'euros sont dépensés annuellement par les propriétaires d'animaux dans le monde entier. Évidemment, de grandes variabilités existent en fonction des espèces et des races : quelques microgrammes d'aliments par jour suffisent à un poisson rouge alors que 500g sont nécessaires pour de gros chiens. De plus, pour une même espèce, différentes gammes d'aliments sont disponibles. La nourriture pour chien par exemple peut coûter entre 0,5€ et 17€ le kilo en fonction de la marque, mais aussi du type d'aliment. Les achats de nourriture « plus saine » pour les animaux (gamme vétérinaire, bio, riche en Omega 3, sans colorant...) sont en augmentation.

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Au-delà des vaccinations et contrôles réguliers, les soins médicaux que peuvent recevoir les animaux sont presque aussi développés que ceux des êtres humains. De grandes cliniques se développent et des examens tels que scanner ou IRM sont de plus en plus courants. Le traitement des cancers par chimiothérapie est dorénavant fréquent chez les animaux de compagnie, la « Morris Animal foundation » organise même une campagne contre le cancer avec appel aux dons et manifestations en faveur de la lutte contre le cancer chez les animaux. Toutes ces avancées médicales procurent aux propriétaires d'animaux de compagnie une alternative parfois très onéreuse à l'euthanasie pratiquée régulièrement en médecine vétérinaire. Afin d'éviter ce choix douloureux, les polices d'assurances ou « mutuelles » pour animaux sont de plus en plus fréquentes. Le taux d'animaux assurés est particulièrement élevé en Suède (50%) ainsi qu'au Royaume-Uni (17%). En Belgique, les propriétaires recourent moins aux mutuelles pour animaux mais ils sont tout de même 7% à avoir utilisé à un moment une formule proposée par les assurances belges.

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