L'auteur

« Je ne crois plus au roman de facture classique, tel que beaucoup aujourd'hui en écrivent encore. C'est un total leurre. »
Stéphane Lambert

Stéphane Lambert est né le 17 octobre 1974. Licencié de l'ULB en langues et littératures romanes, il est l'auteur de Ensemble, Simone et Jean sont entrés dans la rivière (prix Lucien Malpertuis 2000). En 2006, son livre Filiations a été finaliste du prix Rossel.

Stéphane Lambert  a également publié un recueil d'entretiens littéraires, Les rencontres du mercredi (Amélie Nothomb, Isabelle Hausser, Olivier Rotin, etc.). Il a dirigé le lancement de la collection de poche ANCRAGE, pendant deux ans (une vingtaine de titres : de Jacqueline Harpman à Jacques Salomé, en passant par Jack-Alain Léger. Journaliste, il a écrit sur l'actualité littéraire, et signé des portraits de personnalités dans la presse culturelle (dans la Libre essentielle et à L'éventail). Co-fondateur, avec Luc Pire et Marc Filipson, du Grand miroir, il en est l'administrateur-délégué. Il a voyagé en Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique du Nord et du Sud. Il vit en plein cœur de Bruxelles.

En 2009, il a réalisé un documentaire sonore Le commun des mortels pour la RTBF, inspiré de son récit autobiographique Mes Morts.

Le désir homosexuel, le corps, l'identité, la famille, le deuil, la mort, le chaos du monde contemporain sont les thèmes majeurs qui traversent des textes habités par une sensibilité douloureuse. Une mélancolie, parfois ironique, baigne ses fictions et ses récits. Dans son travail d'écriture, il cherche à faire entrer en résonance sa propre expérience intérieure et celle d'autres vécus. L'art occupe une place centrale dans cet univers. La compréhension du processus de création et la description de l'impact des œuvres d'art forment une matière intime qui permet d'approcher au plus près son sentiment d'être au monde.

Son site web  : www.stephanelambert.com

Le roman

Le jeune Nathaniel Bodler, après une rupture amoureuse, arrive à Prague avec pour unique désir d'écrire un livre consacré à Bernardo Daddi, un peintre italien du 14^e siècle. Il se laisse au fur et à mesure envoûter par la ville et par le ténébreux personnage du peintre tandis que le passé se ranime face à l'étrangeté du présent. Surgit alors Andel, le double de Nathaniel. Chacun des deux personnages entreprend alors de combattre ses propres démons. Ancré à Prague où Stéphane Lambert a enseigné, le roman se déroule loin de la face brillante, aseptisée et touristique, de la ville... C'est au contraire son aspect anxiogène qui y est dépeint. Lambert amène ici un questionnement original : comment l'imaginaire et l'art peuvent-ils résister à l'irruption, l'intrusion permanente de la surinformation dans nos vies ? Un livre à l'écriture très travaillée qui semble se chercher une nouvelle forme non pour répondre, mais pour rendre compte de la transformation actuelle du monde et de l'impossibilité d'une narration  épargnée par le chaos.

L'extrait

 Interview : Karel Logist
Caméra : Sébastien Varvéris
Mars 2011