Comment j'ai découvert l'architecture du Japon

À la poursuite de nos objectifs particuliers et découverte du premier volume modulaire

À l'Exposition universelle d'Osaka, j'avais prévu que les étudiants devaient s'intéresser à tout, bien évidemment, et en particulier à deux choses : un prototype de logement imaginé par la firme MISAWA et un autre par le même Kisho Kurokawa. Énorme déception. En effet, les deux prototypes étaient non visitables et même impossibles à toucher. Si celui de Kurokawa nous apparaissait très abouti, celui de Misawa montrait seulement des volumes cubiques faits de panneaux en contreplaqué et pas du tout convaincants.

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Fig.5 : Deux prototypes de logement suspendus dans l'ossature métallique surplombant la place d'accueil à l'Exposition universelle d'Osaka, 1970
Fig.6 : Prototype de logement en volumes modulaires Misawa, 1970

Heureusement, quelques pavillons futuristes, comme celui de la firme Fuji et un système de transport automatique ont atténué et amorti notre première déception. D'autant que, dans les jours qui suivirent, nous avons pu visiter à Kusatsu, proche du lac Biwa, le prototype de logement imaginé par l'architecte Higashikata pour la firme National House. Il s'agissait d'un bâtiment comportant 4 étages dans lesquels des volumes modulaires complètement terminés et meublés étaient glissés, rangés et raccordés aux divers fluides et canalisations. Ceux-ci devaient être habités par des membres du personnel de la firme, testés et éventuellement mis en fabrication pour aider à combler le déficit en logements que connaissait le Japon.

 

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Fig.7 : Prototype de logements en volumes modulaires National à Kusatsu et vue de leur mise en place, 1970

Il faut en effet savoir que le Japon doit construire et produire chaque année 1,5 million de logements. Comparés au 16000 en moyenne réalisés annuellement dans notre pays...

Mes recherches et mes propres travaux se voyaient à nouveau confirmés et ce premier voyage au Japon allait en susciter bien d'autres car mon fichier d'adresses s'était fort étoffé.

C'est ainsi qu'en 1972, je pus retourner au Japon pour participer à un colloque franco-japonais et entrer en relation avec les chercheurs et les responsables de plusieurs firmes japonaises préoccupées par les besoins en logements et par la manière de les produire.

De l'importance de parler japonais

Lors de ce second séjour, alors que je voyageais à bord d'un autobus, j'eus la surprise de découvrir une construction faite de volumes modulaires. La marque et le lieu m'étaient totalement inconnus car, ne connaissant pas la langue, je n'avais pu interpréter les textes des panneaux affichés, ni interroger mes voisins.

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Fig.8 : Vue d'un prototype de logement à partir d'un bus, 1972

D'où ma détermination à faire en sorte que les jeunes diplômés de mon pays et de ma région puissent un jour maîtriser cette langue et dialoguer avec les jeunes d'un pays dont la puissance, la notoriété et les connaissances se révélaient à chaque voyage de plus en plus grandes.

C'est en 1991 qu'avec l'aide du recteur de l'époque, le professeur Arthur Bodson, nous avons pu mettre sur pied, à l'Université de Liège, un enseignement de la langue et de la culture japonaises. Dès cet instant, nous avons reçu l'aide de la Japan foundation. En quelques années, nous avons réussi à faire reconnaître le C.E.J.U.L., (Centre d'Études Japonaises de l'Université de Liège), comme une association digne d'intérêt. Nous avons publié un bulletin et cinq ouvrages reprenant le contenu des colloques que nous avons organisés. Quant aux cours de japonais, donnés par Madame Solange Simon durant les deux premières années et par Madame Michiko Takagi ensuite, ils ont été suivis chaque année par une cinquantaine d'étudiants de plus en plus jeunes.

Grâce à l'aide de la Japan foundation, nous avons accueilli plusieurs professeurs japonais ou étrangers.

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Fig.9 : Yoshio Sawa, architecte, un des professeurs au CEJUL

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