Jacques Perrin
Perrin-Oceans

Pour Carné il fut l'un des fils de Carette. Plus tard, Zurlini en a fait l'amant de Claudia Cardinale, et pour Tom Tykwer, il prête sa voix française au Parfum. Producteur, il s'engagea avec Z de Costa-Gavras, mais a aussi suscité la passion du grand public pour quelques insectes aveyronnais. Réalisateur enfin (Le peuple migrateur ; Océans), il est aujourd'hui un des acteurs majeurs du retour du documentaire dans les salles obscures. Jacques Perrin. Une carrière qui donne le vertige, immense comme les soixante années de cinéma qu'il a traversées sans jamais cesser de prendre des risques, d'essayer, de repenser encore et encore une existence professionnelle dans laquelle il ne veut se sédentariser.

À cinq ans, il débute dans Les portes de la nuit de Marcel Carné (1946). Quelques années plus tard, ses premiers grands rôles le placent sous la direction de Henri-Georges Clouzot (La vérité 1960) ou de Valerio Zurlini (La fille à la valise 1961 ; Journal intime 1962) qui l'imposent comme un jeune acteur dorénavant incontournable. Il enchaîne ensuite les rôles pour les plus grands comme pour de jeunes réalisateurs visionnaires : Claude Berri et Bertrand Tavernier (La chance et l'amour 1964), Pierre Schoendoerffer (La 317e section 1965), Costa-Gavras (Compartiment tueurs 1965), Claude Chabrol (La ligne de démarcation 1966), Jacques Demy (Les demoiselles de Rochefort 1967; Peau d'âne 1970), tant de cinéastes dont les noms figurent aujourd'hui au panthéon du septième art.

Photo extraite du film Océans

demoiselles de rochefort fille à la valise
À gauche : Les demoiselles de Rochefort, 1967 - À droite : La fille à la valise, 1961

À la fin des années soixante, Jacques Perrin se découvre aussi producteur, une fonction qu'il aime assimiler à celle de « pré-metteur en scène ». Il crée sa propre société de production (Reggane Films, devenue Galatée Films), porte des projets ambitieux, critiques voire contestataires. On retiendra entre autres Z (1969) et État de siège (1973) de Costa-Gavras ou encore Guerre d'Algérie (1972) d'Yves Courrière et Philippe Monnier.

Mais ce nouveau métier ne l'empêche pas de poursuivre sa carrière d'acteur jusqu'à aujourd'hui, tant dans de grosses productions (Cinema Paradiso de Guiseppe Tornatore en 1989 ; Le pacte des loups de Christophe Gans en 2001) que dans des projets plus discrets pour lesquels la vedette s'engage généreusement – certains se souviendront de son rôle dans Home Sweet Home du belge Benoît Lamy en 1973. Plus récemment, il a offert sa voix à des textes de jeunes auteurs européens (Nils Tavernier pour L'Odyssée de la vie en 2005, Tom Tykwer pour Le parfum. Histoire d'un meurtrier en 2006). 

l enfer  cinemaParadisio choristes

De gauche à droite : L'enfer (2004), Cinéma pardisio (1989), Les Choristes (2003)

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