Éditer en wallon en 2014 ?

Le maintien d’une activité littéraire régulière grâce aux périodiques et revues

L’auteur wallon de 2014 est discret. Il est rare celui qui ira frapper à la porte de l’éditeur, le manuscrit sous le bras. Une des particularités du milieu dialectal est qu’il doit dénicher lui-même ses auteurs. Pour faciliter ce travail, un réseau de correspondants existe encore : celui des abonnés aux revues et périodiques.

En effet, près de 15 revues dialectales continuent d’exister à travers la Wallonie. Leur rôle n’est pas sans importance puisque, en plus de maintenir un contact régulier avec leur lectorat, elles offrent un lieu de parole aux potentiels auteurs. C’est bien souvent par ce biais qu’on déniche celui ou celle qui sera capable d’écrire ou d’adapter, de critiquer et de corriger.

Ce réseau de revues et de périodiques demeure le meilleur moyen de communication et de promotion des œuvres dialectales à travers la Wallonie. Dans un secteur qui souffre quelque peu d’un manque de visibilité, c’est peut-être le seul endroit où les annonces de nouvelles parutions peuvent être exhaustives.

Pour inciter à découvrir celles-ci, on citera entre autres Èl mouchon d’aunia, Èl bourdon, li Sauvèrdia, MicRomania, Rif tout dju, Les Cahiers wallons, Nosse lingadje, Singuliers, li Rantoele, Cocorico,  les Dialectes de Wallonie, Wallonnes, ces deux dernières étant coordonnées par Esther Baiwir.

mouchon RifToutdju cocorico djazans

 

 

Et l’avenir dans tout cela ?

Face à un public toujours plus exigeant et ayant un choix de plus en plus large, l’édition dialectale ne peut plus s'accommoder d’un travail peu professionnel, tel que c’était le cas jusqu’en 1990. Les éditeurs, privés ou publics, doivent viser une qualité de contenu et de forme.

Cette recherche de qualité présente un coût, en moyens humains d’abord, en moyens financiers surtout. Ceci poussera tôt ou tard les éditeurs à envisager d’autres média moins onéreux.

Pour pallier ce manque de moyens, l’édition numérique offre des avantages. Elle rend possible de nouvelles façons de lire : superposition des traductions au texte original, lectures à voix haute au sein du même support, etc. . On est encore loin d’une exploitation du média numérique dans les milieux wallons, mais pour s’assurer une pérennité dans un futur très proche, peut-être est-il temps de se pencher sur la question et de renouveler le genre ?

 

Baptiste Frankinet
Mai 2014

 

crayongris2Baptiste Frankinet est journaliste indépendant et attaché culturel au Musée de la Vie wallonne.

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