Cinq générations au service de la langue wallonne

En 1984, trois chercheuses arrivèrent en même temps à l’institut de dialectologie wallonne. Marie-Thérèse Counet, qui avait été élève de Louis Remacle et d’Élisée Legros, et qui acheva la rédaction et la publication du volume 9 consacré, comme je l’ai dit, à l’agriculture. Marie-Thérèse Counet, qui avait été jusque là directrice d’enquêtes au Musée de la vie wallonne, allie parfaitement, comme le maître dont elle a poursuivi l’œuvre, connaissances linguistiques et connaissances de terrain. Martine Willems fut assistante de Jean Lechanteur (je le fus aussi par intermittence) et rédigea une thèse, publiée, consacrée au vocabulaire du défrichement. Quant à moi, Marie-Guy Boutier, qui avais partagé mes études avec Martine Willems, je devenais chercheuse affectée à la rédaction de l’ALW, en compagnie de Marie-Thérèse Counet. À trois, nous avons collaboré sous la direction de Jean Lechanteur au Petit atlas linguistique de la Wallonie (3 volumes), qui entend montrer des faits saillants de notre patrimoine linguistique sous un format réduit et simplifié.


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ALW 6 – Atlas linguistique de la Wallonie. Tome 6 par M.-G. Boutier, M.-Th. Counet, J. Lechanteur.
La terre les plantes et les animaux (1re partie), 2006. 187 notices et 92 cartes.

En 1997, j’ai succédé à Georges Lavis à la chaire de Linguistique du français. En 2000, lors du départ de Jean Lechanteur, j’ai repris les cours de dialectologie et la direction de l’ALW. L’une de mes étudiantes, qui avait fait sous ma direction un très bon mémoire sur la variation du dialecte dans sa région natale a été engagée à l’ALW et a accepté la tâche, relativement ingrate, de la composition du tome 6 de l’ALW, rédigé manuscritement par Jean Lechanteur, Marie-Thérèse Counet, et moi-même, consacré au vocabulaire de la terre, des eaux (courantes et dormantes), des arbres et des plantes sauvages, ainsi que de l’exploitation de la forêt. Esther Baiwir a rédigé sous ma rédaction sa thèse de doctorat consacré au vocabulaire de la vie sociale, qui forme la matière du tome 17, dixième paru.

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L’ALW a ainsi sa cinquième génération de chercheurs ; et ce n’est pas fini ! Ce qui caractérise l’ALW, à mes yeux, c’est la transmission d’un savoir et d’une passion. L’ALW est une école de linguistique, car la dialectologie, et spécialement l’atlantographie, quand elle se hisse à ce niveau d’exigence, est partie intégrante de la linguistique.

                                                                                                                      Marie-Guy Boutier
Mai 2014

 

crayongris2Marie-Guy Boutier enseigne la Linguistique française et la dialectologie wallonne à l'ULg. Elle est la Directrice de l'Atlas linguistique de la Wallonie.

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