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Yoko Ogawa, Kotori (Petits oiseaux)

10 février 2014
Yoko Ogawa, Kotori ( Petits Oiseaux)

「ことり」小川洋子 (2012)  – しーっ、 耳を澄ませて、あのちいさな鳥たちの歌を聴こう。

 

oiseaux「ことり」は、生涯を小鳥たちの歌に耳を澄ますことに捧げた二人の兄弟の物語。

小川洋子の作品に登場する人たちをどう形容したらよいだろう?たいていの場合において、彼らは似たような特徴をそなえている。彼らは—まるでそれが 自分たちのさだめであるかのように—ひそやかで、謙虚で、人に見られるのを恐れているのかと思われるほど静かに暮らしている。とはいえ、その静かな外見と は裏腹に、心の中は熱く燃えているのだ!彼らはかなり神経質な完璧主義者でもあり、自分たちの築き上げた秩序にとても忠実に日々を送っている。彼らのある 種のはかなさ、ほかの人とは違った「何か」が、読者の我々の関心をとらえて離さず、気づいたときには、もう気になって気になって仕方がないというほど惹か れてしまっている。

小川作品の登場人物たちの特徴を描写しようと思ったら、それは大変なことだ。作者に負けず劣らず、細かいニュアンスに全神経を集中して言葉を選ばなくては いけない。というのも、ある人物の長所であるはずのものが、言葉の選び方ひとつによってとんでもない欠点のように表現されてしまうことだってあるからだ。

さてこの兄弟、小鳥の声を友としてひっそりと静かに暮らす人たちである。彼らには、まさにその「細やかな神経」が生まれながらにしてそなわっているかのよ うだ。それだからこそ鳥たちの世界を邪魔することなく、彼らに認められてさえいる。兄は鳥たちの世界に限りなく自分を近づけることができる。弟のほうは、 そんな兄を心から理解し、尊敬し、温かく見守る。すべてを「問題を起こさずに」「うまくやる」ことこそが重要視される、画一化され、寛容さを欠いた人間社会の中で、一風変わった兄のことをだれよりも寛大に、あるがままに受け入れて、それを幸福と感じている。

兄弟の生活は、長い間寄り添うように、そしてあるときからはそれぞれ別の方向に、淡々と進んでいく。私たちは、こどものころ、深く眠り込んでいる子猫を起 こさないように息をひそめたときの感覚を、今でも覚えているだろうか?葉っぱの上にふわりと舞い降りて、羽根を閉じたり開いたりしてまるで呼吸しているか のように見える蝶を邪魔しないように、じっと動かずにいたときのことを?

「ことり」は、ほとんど言葉を使わずにお互いにわかりあうことのできた兄弟の物語なのだ。そんな静かな生活が、ひとたび作者の手にかかると、ドラマチック で濃厚なものに感じられ、読者を強く揺さぶる。登場人物たちに寄り添ってゆっくりと動く作者の視線は、鳥の声のするほうを見上げ、その小さな姿を見つけて 微笑む「小鳥の友だち」のそれに重なる。

 

Chut… écoutons les chants d’amour de ces oiseaux nos amis

 

Kotori, c’est l’histoire de deux frères, qui consacrent leur vie à écouter et admirer les chants d’oiseaux.

Comment décrire les personnages que Yoko Ogawa présente dans son œuvre en général ? Ses personnages, peu habituels et sacrément extraordinaires, présentent souvent les mêmes traits de caractère. Ils sont terriblement discrets, modestes, presque invisibles, mais ils bouillonnent d'une passion intérieure. Ils sont par ailleurs farouchement perfectionnistes et fidèles à leurs principes. Leur différence, leur fragilité les rendent indéniablement attachants et même  craquants.

Pour les décrire correctement, il faudrait être aussi méticuleux que l’auteure, puisque chacune des qualités de ses personnages pourrait être interprétée comme un défaut fatal, si on manque de doigté dans le choix de mot, de lettre, d’expression. 

Les frères, amis des oiseaux, ont cette délicatesse indispensable qui leur permet d'être reconnus par les oiseaux comme leurs admirateurs. L’aîné a probablement un sens un peu plus aigu que son frère du langage des oiseaux, qu'il comprend parfaitement et qu'il assimile au point de renoncer au langage humain. Le cadet, pour sa part, a un don pour comprendre son frère, comprendre ce qui lui importe, ce qui lui est cher, ce qui le dérange, ce qui l’effraie. Il l'accepte tel qu’il est, ce que personne d’autre ne fait dans ce monde humain où tout semble devoir « rentrer dans les rangs », « être bien fait, sans faire d’histoires ».

petitsoiseauxLes vies des frères continuent, longtemps parallèlement, et puis séparément, et c’est très bien ainsi. Se souvient-on encore de la sensation quand, enfant, on a retenu son souffle, pour ne pas réveiller un petit chat qui dort profondément ? Pour ne pas déranger un papillon qui vient de se poser sur une feuille, et qui « respire » avec ses ailes ?

Finalement, c’est l’histoire de deux êtres qui se comprennent presque sans passer par la parole. Si nous, lecteurs, pouvons explorer leur fabuleuse vie silencieuse et être bouleversés par la densité de celle-ci, c’est que Yoko Ogawa, une fois de plus, démontre sa grande virtuosité. L’auteure accompagne chaque habitant de ce récit avec la bienveillance de ce discret observateur d’oiseaux, que nous – petits et grands – avons tous été.

 

 

 

 

 

Kanako Goto
Février 2014

crayongris2Kanako Goto enseigne la langue et la littérature japonaises à l'Université de Liège. Elle s'intéresse au problème de la réception de la culture japonaise, notamment à travers la traduction des œuvres littéraires.

 


 

 

Photo © Masaaki Toyoura


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