La dernière folle journée de Don Juan

Hoffman-45015e production d’opéra en plein air dans la cour du Palais des princes-évêques de Liège, Don Giovanni de Mozart sera présenté les 23 et 24 août, dans une mise en scène de Patrick Poivre d‘Arvor assisté de Manon Savary.

 

À droite : Décor des Contes d'Hoffman,
en 2012. © Étienne Regnier 

Parmi les nombreux romans que Poivre d’Arvor a publiés figure « La mort de Don Juan » où il met en scène Victor Parker, un séducteur impénitent, atteint d’une tumeur au cerveau. C’est la même idée qu’il traite ici dans ce Don Giovanni, puisque le personnage apprend dès le début de l’œuvre qu’il est atteint d’une maladie grave et vit sa dernière journée. Une journée qui va se transformer de ce fait en course contre le temps, avec l’objectif frénétique de séduire le plus de femmes possible dans le peu de temps qu’il lui reste à vivre.   

Au matin de cette journée, Don Giovanni a déshonoré Donna Anna et tué le père de celle-ci, le Commandeur, qui l’avait provoqué en duel. Son épouse Donna Elvira se range du côté de Donna Anna et de son fiancé Don Ottavio qui le recherchent pour se venger. Pendant ce temps, Don Giovanni tente frénétiquement d’étendre ses conquêtes, mais désormais toutes ses manœuvres se soldent par des échecs. Le vent a tourné, manifestement. Dans la soirée, Don Giovanni  se rendra à un rendez-vous fixé par le Commandeur, sorti de sa tombe, qui l’entraînera dans les enfers, pour le punir de sa vie de libertinage.

C’est donc cette notion de temps, de folle course, que veut mettre en avant la scénographie. Manon Savary, qui avait déjà assisté Patrick Poivre d'Arvor dans sa mise en scène de Carmen, a conçu des décors et dispositifs qui évoquent une horloge. L’action se déroulera principalement dans un jardin avec un plateau tournant (comme une horloge) central utilisé pour ancrer l’histoire, et un kiosque ingénieux dans des positions différentes selon les temps de l’œuvre. Les parois et toit amovibles permettent d’y voir tantôt un intérieur, tantôt un balcon, tantôt  un simple kiosque de jardin et finalement le mausolée du Commandeur. Le Palais des princes-évêques offrira un formidable décor grâce à un jeu d’ombres chinoises.

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Manon Savary présente la maquette des décors, le plateau tournant et le kiosque de tulle, qui remplit différentes fonctions selon les moments de l'action

Les costumes de David Belugou symbolisent les caractères des personnages dans cette Espagne du 17e siècle, catholique et prude.  À côté d’un Don Juan tout en noir et blanc, Donna Anna symbolise la mort et le deuil dans sa robe noire, ceinturée de rouge sang. Quant à Donna Elvira, extravagante et sensuelle, elle apparaîtra dans un costume de voyage jaune flamboyant.

Costume - Don Giovanni Costume - Donna Anna240 Costume - Donna Elvira240

L’orchestre dirigé par Yannis Pouspourikas, accompagnera de jeunes solistes talentueux et quelques talents déjà confirmés, parmi lesquels deux liégeois : Pierre Doyen (qui interprétera Don Juan) et Sabine Conzen (Zelina). On entendra aussi avec plaisir l’Arménien Gevorg Grigoryan (Commandeur), la néerlandophone Lies Vandewege (Donna Elvira) et la française Fabienne Conrad (Donna Anna) , aux côtés de Jonathan Raman (Don Ottavio) et Thierry Vallier (Leporello).

Cette année encore, grâce à la Loterie nationale, les jeunes  et les personnes défavorisées seront invités à assister à la générale, via différentes institutions et le secteur associatif.  

Espérons que la météo se montrera clémente pour cette 15e édition d’opéra en plein air à Liège, qui s’annonce particulièrement... séduisante.

 

Claudine Purnelle-Simart
Juillet 2013

 


 

 

 

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